Cette photo aurait pu être prise de partout en France. Lors de mes voyages sur les sites nucléaires de France, je garde des images de ces fins d'automne qui déplument les arbres, le ciel, la nature. Et ces images m'ont semblé identiques que l'on aille à Cosne Sur Loire, à Givet dans les Ardennes ou à Blayes dans le bordelais. Parfois des reliefs plus modestes, ou une eau de couleurs plus grisatres. Mais le même sentiment de vide et de froid. C'est l'hiver, c'est normal.
Cette photo a été prise tout à l'heure, à la sortie du bureau. J'avais mon Panasonic avec moi. Et j'ai donc pris ce Rhone, entre Codolet et Caderousse, entre Gard et Vaucluse. Sur la route que je prends pour aller et venir du travail.
Au fond, le site nucléaire de Marcoule. Pas le meilleurs endroit pour le voir. Mais il est joli, avec derrière la dent du même nom qui semble le protéger.
C'est vrai, tous les sites nucléaires se ressemblent. De l'eau, et des installations. Parfois, des aéroréfrigérants. Et ces cylindres de béton plus ou moins nombreux dans lequel se fait la réaction nucléaire qui fait tourner les turbines et donne le courant : le bâtiment réacteur. Expérimental ou industriel. Tous ces paysages se ressemblent au final.
Mais je les trouve beau. J'aime les paysages industriels : peut être pour ça que ce fut un plaisir de voir les paysages de chez Skat, en Lorraine. J'ai trouvé Thionville beau : je dois être soit un idiot, soit une rareté. Assumée.
La chanson que j'ai mis en lien va de pair avec ce soleil qui fait suite à une nuit d'orage. Et dehors, et dedans. J'espère que, comme dans la chanson, j'arriverai, pour ce qui me concerne égoistement, à "atteindre le soleil".
Musicalement, c'est pas la plus belle chanson du monde. C'est la chanson de fin de l'animé "El Cazador", que je cite à l'envie : je l'ai aimé cet animé. Comme en témoigne le ton et le titre, optimiste, de la chanson, cet animé se termine bien.
J'aimerais aussi, égoistement, atteindre le soleil. Ou le ventoux, mais le soleil, c'est plus ambitieux.
J'ai vraiment envie d'essayer de remonter une pente qui aura été, pour moi, trop vite descendu. Jusqu'à me redonner une mine d'été 2002, les kilos en plus. Parce que des pensées noires, parce qu'un constat implacable mais logique finalement d'un entourage absent, parce qu'on se rend compte qu'on est finalement pas grand chose, et bien peu et en relatif aux yeux des autres, et surtout en absolu.
A force montrer à quelqu'un qu'il n'est finalement pas grand chose et qu'il ne compte pas beaucoup, à force des absences volontaires et des portes ou boites aux lettres électroniques auxquels on se voit interdire l'accés, pas anormal qu'il ne se juge d'une manière pas trés positive. Quand à coté des pans entiers de réves s'écroulent, quand des périodes font ressortir, par contraste, des absences réelles de gens qui vous cotoient presque tous les jours, il n'est pas forcément anormal d'avoir des pensées négatives, et une image laide reflétée lorsqu'on se brosse les dents le matin.
"On a tout pour être heureux", pour reprendre la phrase qu'on s'entend rabacher à chaque soupir par un entourage sans doute pleins de bons sentiments... La tentation de Venise est aussi proche que Venise n'est que trop près...
Atteindre le soleil... Il ne pleut plus : ca parait plus facile. Mais c'est pas gagné...
PS : phrase de mon ancien professeur de technologie indistrielle... M. Neveux (je le cite, je l'aimais beaucoup ce Paco Rabannes des sciences de l'ingénieur), début de MathSpé à Lyon : "on nait seul, on meurt seul, il faut apprendre à vivre seul..." (et ne pas copier son devoir sur le voisin). Il a raison, mais ça fait chier qu'il ait raison...
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