Le terme "un rythme de sénateur" est à banir du langage courant. En une après-midi, HADOPI 2 a été voté par le sénat. 189 contre 142. Tiens, la gauche a voté contre cette fois.
Premier point, la surveillance des emails et communication électronique revient. Explications ici. Et moi de reposer cette question tout bête : est ce que la fin légitime vraiment tous les moyens ? Est ce qu'on ne dérive pas vers quelque chose qui dépasse vraiment la "protection des créateurs" comme dit Michelle Alliot-Marie ?
J'en reviens toujours au même point : une cause apparemment sympathique pour légitimer quelque chose qui n'a rien à voir. Protection de la planète pour augmenter les taxes sur l'essence et financer la suppression de la TP en ponctionnant les ménages par exemple. Et là contrôle sur le net en mettant en avant création artistique...
Donc avec la surveillance des emails et des communications électroniques, HADOPI 2 dépasse le cadre du P2P. En gros et comme expliqué ici, la suspension d'accès pourrait être possible même en visionnant une vidéo sur Youtube. Ca va très loin.
Soyons idiot jusqu'au bout. Aller sur un site "pas certifié conforme" pourrait donc être condamnable par la coupure de son Internet. Pourquoi pas la prison ? C'est ce qui se passe dans certains pays, quand Internet est utilisé pour exprimer une opinion différente du pouvoir en place...
Je déplore toujours la caricature qui consiste à dire qu'être contre HADOPI, c'est être contre les artistes, et c'est légitimé le piratage. Ce que je conteste, c'est l'utilisation de l'argument "on veut défendre les artistes" pour mettre en place un système de contrôle de l'Internet, qui ne rapportera rien aux artistes. Sinon les privant d'une audience supplémentaire.
Enfin, la création de juges spécialisés, pour des jugements rapides... N'était ce pas Alain Juppé qui avait qualifié la justice comme suit :
"Je ne souhaite à aucun de mes ennemis (mais qui mérite vraiment ce nom ?) de tomber dans les mains de la justice. Machine inhumaine, ai-je dit. Je maintiens. Inhumaine surtout dans sa relation au temps. Dans aucune autre institution humaine on ne dispose du temps d'autrui avec autant de désinvolture. On me répondra que c'est une garantie de sérieux, de sérénité. J'aimerais en être sûr."
Donc le condamné de droit commun passera dans les fourches caudines de la "justice inhumaine", croupira en attendant le glaive qui s'abattra, ou pas, sur sa tête. La victime de droit commun attendra tout autant que justice lui soit rendu. Mais le coupable du visionnement du dernier clip de Star Académy, et le chanteur à succès qui ne paie pas ses impôts en France, bénéficiera de ses moyens nouveaux de la justice française...
Non, HADOPI, le débat, l'ambiance, les arrières pensées, tout ça me gène terriblement... Au moins autant qu'EDF qui demande une augmentation de 20 % de ses tarifs. Enfin, ils n'ont pas mis en avant la hausse du prix du pétrole... (quoique la baisse de ce dernier n'a pas vu une grosse baisse du prix du gaz... Indexation quand ça t'arrange...)
Le film HADOPI n'est pas fini. Pas sur que je le téléchargerai finalement quand il arrivera sur Emule... (soupir)
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