Election interne au Parti Socialiste

Amusant de passer d’une élection à l’autre… Après l’élection du président des Etats-Unis, les yeux seront tournés vers l’élection du premier secrétaire du Parti Socialiste… Mais comme rien n’est simple en ce bas monde, avant le vote du numéro 1 de l’opposition française se déroule le vote des « motions ». Les motions…
Je ne suis pas socialiste. Pire, je suis un vilain garçon méchant « de droite ». Enfin, l’étiquette que l’on me donne. Je me considère plutôt « gaulliste », ou libéral républicain, ou… Ou je ne sais pas trop, plus trop, en fait. Mais bon, pas envie de faire une introspection sur mon être politique, on regardera mon nombril un autre jour…

J’avais envie d’écrire sur le PS car même si je ne suis pas gauche, je suis un citoyen français. Qui pense que le pays doit avoir une gauche forte et solide. Crédible. Cela obligera mon « camp » à être plus efficace, plus sérieux. Je dis souvent tout le mal que m’inspire cette droite obnubilée par l’argent et la finance, et qui ne mène pas une politique qui va dans l’intérêt général de la nation. La somme de quelques intérêts particuliers ne fait pas une bonne politique, et celle qui est menée en ce moment risque de nous mener dans un mur autrement plus douloureux que celui d’un certain 21 Avril 2002.

J’ai demandé il y a une semaine au conseiller général de mon canton, Patrice Prat, pour qui il comptait voter à Reims. Oh, il a sourit. M’a rappeler qu’il n’était pas un homme d’appareil, ce que je veux bien accepter. Et qu’il voterait pour la motion Aubry, parce qu’elle lui paraissait celle qui voulait le plus remettre l’Etat au centre d’un système politique. Ajoutant qu’elle était celle qu’il pensait la plus raisonnable et rationnelle : la politique étant une chose sérieuse…
Si je ne suis pas de son bord, je ne peux que partager son avis sur le besoin d’un Etat fort et légitime. Mais aussi et surtout un Etat qui se consacre sur ces missions, et qui ne s’occupe pas de tout et n’importe quoi. Marre de voir un gouvernement normalement libéral voulant contrôler ce que l’on mange et ce que l’on regarde à la télé : ce n’est pas ça le rôle de l’Etat.

Concernant son vote, si j’étais socialiste, peut être serais je naturellement amené à apporter ma voix à Martine Aubry. Je parle sur la forme, sur le fond il est bien évident qu’étant de droite, nous aurions de nombreux points de divergences. La manière directive d'imposer les 35 heures , me parait avoir été une erreur, assez globalement reconnu par exemple. Mais la politique, c’est aussi une vision de forme, non ?
Martine Aubry me semble être la candidate la plus sérieuse. Austère dirons certains, et alors ? Peut être est il temps de revenir à des personnes moins people et moins bobos que les Royal – Sarkozy – Delanoé… La politique est une chose sérieuse.
Je crois beaucoup en la réussite de la motion Aubry également pour deux autres raisons. D’un coté, la somme « Maire de Lille – Soutien de Fédération du Nord – Fille de Jacques Delors ». Ca fait beaucoup, ça peut faire une certaine différence auprès de militants socialistes « légitimistes ». Ensuite, je crois que le ralliement de Fabius ne sera pas la tare que certains européistes arrogants et ne supportant pas que le peuple dise merde aux élites. Au contraire, Fabius rajoute ce coté « sérieux » qui est une force d’Aubry.
Au final, je parierai bien une pièce sur cette motion…

Une autre pièce que je mettrais, à la motion menée par Benoit Hamon. Probablement la plus légitime du PS. Celle qui correspond, sans doute, à cette réelle envie de revenir à un PS « de gauche », avec tout le coté caricatural que cela comporte. Celle qui correspond à cette volonté de revenir à une opposition frontale, que d’autres qualifieront de « pavlovienne », contre le tout méchant Sarkozy.
J’ai du respect pour Henri Emmanuelli. Benoit Hamon, que certains de mes amis apprécient beaucoup (salut copain Rimbus), ne me laisse pas non plus indifférent. Et je reconnais ses qualités, dont celle de représenter un renouveau des hommes.
Mais deux choses chez lui me dérangent. D’abord son coté « homme d’appareil », qui a déjà bien vogué. Rien d'anormal d'être ambitieux, encore faut il ne pas poignarder ceux qui l'ont fait monter... Même si Nicolas Sarkozy l'a fait avant, et que ça lui a plutôt bien réussi professionnellement parlant... Ensuite, je n’aime pas son agressivité, pas toujours légitime ni bien placée. Pourtant, cette dernière sera pour beaucoup de militants socialistes une qualité…
Je crois que cette motion pourra truster une des trois premières places… Un bon pari là encore.

Les deux favoris maintenant, je ne parlerai pas des deux petites motions, qui soyons clairs ne m’intéressent pas.
Bertrand Delanoé. Au début, c’était peut être celui qui éveillait le plus ma curiosité. Mais voilà, il y a pas longtemps, c’était les élections municipales. J’en sais quelque chose, j’étais candidat et ça s’est bien passé pour moi et les miens…
Durant cette campagne, les journalistes posaient la question à Delanoé : « alors mon coco, tu vas la prendre la direction du PS ? ». Et lui de répondre invariablement… : « je ne fais campagne que pour Paris ; je n’ai qu’une seule ambition Paris et les Parisiens… ». Jusqu’à trois mois après la victoire où finalement non, je vise un peu plus haut…
Comme Montebourg qui clame de partout son aversion pour le cumul des mandats et qui rajoute un maroquin à sa panoplie dès la première occasion, je n’aime pas cette insincérité qui discrédite la parole politique… Plus fort que moi, je n’aime pas.

De plus, Delanoé aura visiblement fait une mauvaise campagne de l’avis de beaucoup. Alors qu’il est sans doute, parmi les leaders des motions, celui qui a le plus fort potentiel…
L’inconnue. Je sais que mon département du Gard est « Delanoiste ». Le Gard ne fait pas l’élection. On verra.

Enfin, Ségolène Royal. J’ai déjà dit tout le mal sincère que je pense d’elle. Elle en rajoute une nouvelle couche aujourd’hui, appelant ceux qui ne sont pas à jour de cotisation, mais qui sont « pour elle », d’aller quand même voter malgré qu’ils soient dans l’illégalité la plus totale au sein du PS. Bien sur sous couvert de bons sentiments... Elle n’aurait qu’à prendre la place de premier secrétaire sans passer par l’élection tant qu’elle y est, puisque les règles du jeu, elle s’en moque…

Pour autant, Ségolène Royal est partie sur une motion qui correspond assez à l’image que je me fais du PS aujourd’hui. Un parti de notable, de fonctionnaire, plus du tout d’ouvrierq, mais surtout d’élus locaux qui ne veulent qu’une seule chose : être réélu la prochaine fois. Quitte à soutenir mordicus le vilain président Frêche malgré des discours et attitudes qui rendent Jacques Blanc hautement et moralement respectable. Royal aura visiblement l’appui de beaucoup de Maire de grandes villes, de président de Région… Ca peut faire une différence.

Finalement, ce moment important de la vie politique française me passionne. C’est de la politique politichienne, c’est très vrai. Mais c’est passionnant.
Et surtout important. Je crains sincèrement le pire pour la vie politique de ce pays si Royal devait prendre la tête du PS. Je me trompe peut être, mais je crains que cela ne soit du même acabit de la prise de pouvoir de la droite républicaine française par Nicolas Sarkozy.

J’espère que mes amis socialistes qui voteront ce soir (pendant que je serai au match St Etienne – Rosenborg ^^) donneront une belle image de leur parti.
Et on verra ensuite ce qui se passera à Reims…

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