Prendre le train (2)

Certes, la divine SNCF du Sud de la France était en grève. Le TGV de 6 heures était, au grand damn des voyageurs lève tôt, supprimé. Quant à moi, je suis resté joyeusement bloqué à Paris en début d'aprésmidi. Mais le sujet de ce post n'est pas de soupirer devant l'indescence de ce "service public", non. Mais juste de soupirer, une nouvelle fois. Pas un soupir énervé devant des syndicats qui vont finir par faire aussi bien couler le fret qu'ils ont fait couler la Ciotat et la siderurgie chez moi, et qui acceptent à coté des situations qui appelent à des colères, saines ou pas...

Non, juste un soupir plein de mélancolie, de nostalgie, de tristesse assez difficile à définir, car y a pas de tristesse à avoir, non. Juste des souvenirs, pleins, qui reviennent en pleine face et qui me font avoir un vague à l'âme aussi ronronnant que le roulis du train qui m'ammène.

Ma carte Grand Voyageur est pleine de points. Combien de voyages ais je fait dans ce TGV qui m'ammenait de Marseille à Paris à des heures où beaucoup encore dorme. Je me revois, par exemple, à attendre ce taxi qui devait m'ammener du Grand Pavois de Marseille à la Gare Saint Charles, à une heure du matin où le métro ne fonctionne pas encore. Pour être à la capitale à 8 heures 30, et ensuite aller dans une centrale périphérique à Paris.
A cette époque, mon compagnon qui me donnait cette musique qui me fait dormir, réver, et surtout penser, c'était mon PC portable. La 1ere classe c'est super pour ça, avec la prise de courant à coté.

Ainsi, dans ces trains qui m'ammenaient à Paris Gare de Lyon, à TGV Haute Picardie, à Bordeaux ou à Saint Quentin, j'écoutais de la musique. J'écrivais. Des mails que j'enverrai plus tard. Des messages blogs. Beaucoup. Celui là était peut être le premier. Souvenir d'une époque qui s'est bien stoppé le weekend dernier. Moment pas facile pour moi, mais c'est pas bien grave. Il y a eu aussi des messages écrits en avion. Celui là l'a été avec des photos.
J'avais aussi écrit ce message, posté plus tard sur mon blog, dans le train. Message qui parlait avec des mots un peu amers de ma relation avec le travail. Là, je passais par Lyon en train et j'avais encore le coeur gros. Ici, je parlais de Mai Hime. Là, je venais de voir la fin. Et là encore, j'étais en Gare de Part Dieu à Lyon. Pleins de souvenirs dans le train.

Le train, c'est aussi des dessins animés regardés sur un écran de PC. Et les musiques qui vont avec, souvent réécouter ensuite en sous Winamp. Et souvent aussi, un coeur gros de mélancolie. FullMetal Alchemist, je regardais ces épisodes dans un bringuebalant Gare du Nord - Saint Quentin. Et un autre en quittant la gare TGV de Haute Picardie, le coeur éminiment gros. Avec cette chanson que je vous propose en streaming, une chanson tirée de l'excellent FullMetal Alchemist. Qui fait tirer des frissons, et plus si la tension est un peu trop basse...


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Parmis tous les dessins animés vus dans le train, j'ai quelques souvenirs là encore. J'ai vu le dernier épisode de Hack Sign alors que j'allais en Lorraine, et le soir chez Skat. Peut être est ce l'animé Chrono Crusade qui m'a laissé le plus amer et douloureux souvenir. Je n'ai pas grand souvenir de cet animé, sinon un générique de fin aussi à pleurer que la musique que je vous propose aujourd'hui (plus tard ce générique appelé pudiquement "sayonara"...). Je ne trahirais rien en disant que la fin est, elle même, à pleurer. Le paysage qui défilait de la Picardie à la Provence était encore plus douloureux, puisque ce weekend finissait une semaine où une ancienne amie qui n'en était pas à son premier coup, ni à son dernier, me disait qu'elle préférait "ne plus me parler parce qu'entendre le son de ma voix au téléphone pour lui annoncer une terrible nouvelle qui ne s'envoit pas par mail l'avait troublé". Je garde en mémoire ce "merci de ne plus m'écrire d'aucune manière que ce soit" qui sera réutilisé aprés, des choses ne se démodent pas et font toujours aussi mal, même un paquet de mois aprés. Aprés avoir lu à l'aller un message sur mon portable (qui lit les mails) déjà pas piqué des vers. Enfin, le train est siège de beaucoup de souvenir : on a le temps de réfléchir dans un train.

Et on a le temps de travailler, un peu. Avant j'avais ce PC portable et une tonne de boulot à faire. Aujourd'hui, je n'ai plus de PC et j'écoute ma musique de mon PCPocket, sans regarder de dessins animés. Le boulot est plus interressant et moins lourd. Plus acceptable. Et j'ai plus de liberté, plus de légèreté. Même si le train, les musiques entendus dans le train, m'évoquent pleins de souvenirs. La situation est différente. Et c'est peut être parce qu'elle est différente que ce jour là, en arrivant à Paris, j'ai eu envie et l'idée d'écrire ce message.

Parce que malgré des syndicats conservateurs et caricaturaux, malgré les larmes refoulées dans ces wagons, pour aller à l'ECAM quand j'avais 17 ans ou pour partir de Picardie 10 ans plus tard, malgré les souvenirs douloureux dedans, la fatigue, le stress... MAlgré tout ça, c'est chouette le train. C'est beau une gare. Ces campagnes traversées. Et ce moment où on ferme les yeux, musiques ou pas dans les oreilles, et où on se sent s'endormir sans sommeil, où les pensées vagabondent. Et on ouvre les yeux, on arrive sur Paris, ou ailleurs.

Ces photos mal prises du Nokia sont simplement des flashs vus, revus, maintes fois. Qui me font me dire que Paris est une belle ville, et que je suis autant triste que soulagé de ne jamais avoir eu à y habiter. Drole de sentiment face à cette ville dans laquelle j'ai tant d'amis, et tant de souvenirs aussi. Là encore, souvenir reste un mot fort de mon vocabulaire.

Enfin, service minimum ou pas, les trains continueront à circuler. Avec dedans des petits ou des vieux faucons comme moi, avec leurs souvenirs, leurs regards avec ou sans larmes collés à la fenêtre, sans voir pour autant le paysage qui défile. C'est bien le train.

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