D'un village à la République

La dernière ligne droite de cette campagne municipale arrive. Le vent glacial parait durer une éternité, et semble lui aussi attendre le résultat des urnes de dimanche soir.
Quant à moi, je parviens à jongler entre des soucis au boulot (réunion avec le Directeur du Centre dans une heure) et un stress assez normal et légitime d’une campagne dans laquelle j'aurais essayé de m’investir, de manière honnête et entière.



Ce soir, ce sera le « meeting » de la liste que je soutiens. Le grand moment de notre campagne. Comme 4 ans plus tôt lors des élections cantonales, mon ami prendra la parole sur l’estrade de la salle des fêtes du village. Comme 4 ans plus tôt, je serais présent. Je ne serais pas à coté de lui sur l’estrade, à ouvrir son discours dans une intervention qui me laissera un merveilleux souvenir, car parler devant plus de 400 personnes, c’est un chouette truc. Je serai avec les gens de la liste. Serein.
Je penserai à tout ce chemin parcouru. Ma carte prise au RPR à 18 ans. Une élection municipale, dans le village d’à coté, un peu plus tard. Un combat cantonal difficile en 2004. Et puis tout qui se prépare. Une amitié que je pense sincère. Et là, presque le dénouement de quelque chose qui a commencé quand j’avais 18 ans. J’en ai 30.

J’ai pris du plaisir à travailler avec les gens choisis par mon ami tête de liste. Des gens venus de tout horizon. Au début, c’était difficile pour moi, car je suis finalement d’un naturel timide avant que je sois à mon aise. Il fallait que je fasse ma place. Y suis-je parvenu ? Je pense que oui.
J’ai essayé d’apporter ce que je pouvais, avec humilité et respect de chacun. Respect surtout de mes valeurs et de mes convictions, qui sont, je trouve, assez bien présente dans ce programme que nous avons monté. Et dans la manière de faire campagne.

Oh, je parlerai plus tard de certaines coulisses, et attaques assez infâmes et méprisables qui ont été lancé sur des gens que j’apprécie. Même sur moi, modeste petit ouvrier de cette campagne, j’ai réussi à voir mon nom mêlé à des rumeurs confondantes de bêtises… C’est amusant, quoique…
Quoique non, ce n’est pas amusant du tout, car la politique et le débat d’idées, ce n’est pas mépriser l’adversaire et lui cracher haine et ressentiment. Le discours d’un des candidats hier soir, vis-à-vis de la tête de liste que je soutiens, mais aussi vis-à-vis du troisième concurrent, était un flot ruisselant d'une agressivité laide et haineuse.
Je me demande toujours comment l’électeur reçoit des messages de haines et de mépris. Je pense toujours que c’est contre-productif, et c’est pour ça que mon message à toujours été celui du respect et de l’humilité : présenter ses idées, ses valeurs, son projet, et ne pas cracher sur les autres, cela ne sert à rien.
Le temps de parole est trop précieux : utilisons le pour convaincre plutôt que pour insulter.

Le respect de l’autre… Je pense que ceux qui ont fait de la politique savent ce que c’est, le respect de l’autre. Je pense que les démocrates républicains, qui le sont de cœur et pas uniquement de mots, savent ce que cela signifie. On peut ne pas être d'accord, ne pas partager certaines valeurs. Mais le respect permet une démocratie apaisée et efficace.
Sur d’autres listes de mon village, il y a des amis. Qui l’étaient hier. Et qui le resteront dimanche soir. La haine et l’intolérance politique, c’est le fait des extrêmes, non ?
J’ajouterai sur ce point que la liste dont je fais parti est un peu à l’image du conseil municipal que je viens de quitter. Politiquement multicolore. Moi, le gaulliste, je côtoie des anciens militants socialistes, proches de la tendance Mitterrand de l’époque.
J’ai vu, sur un mandat, que cela fonctionnait très bien, car la coloration politique nationale n’aide en rien en la gestion d’un village. Par contre, avoir une vision partagée sur comment on voit l’avenir de sa commune, c’est je pense un vecteur de réussite.
Je le pense au fond de moi, mais je peux me tromper…

Pourquoi je parle de ça ? Je n’ai pas voulu que ce blog soit un objet de « propagande électorale », parce que c’est « mon » blog, à moi. Pas uniquement un blog politique, mais un blog dans lequel j’ai envie de parler de ce que je ressens.
Aujourd’hui, à 12 heures, à quelques heures de la fin de la campagne officielle, c’est exactement ce que je ressens. Et ce dont j’ai envie de parler. En tout honnêteté. En toute sincérité.

Et en conclusion, et c’est le pourquoi de ce titre, une recopie d’un mail qui doit circuler un peu partout. Ma petite Falconette, qui m’aura bien soutenu et supporté durant cette période où je n’ai pas été très facile, à cause de pleins de choses, me l’a adressé.
Par quelques phrases, on remarque que la Veme République, dont je me réclame, est sur une drôle de pente. Pourtant, lire ces phrases du passé, cela me met quelques frissons. Je pense vraiment que la politique, ce n’est pas la haine de l’autre, l’insulte, et le mépris. Finissons par ces quelques phrases…

Charles de Gaulle (1958-1969)
"La grandeur ne se divise pas."
'On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l'avoir voulu"
"L'autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement."

Georges Pompidou (1969-1974)

"Il ne suffit pas d'être un grand homme, il faut l'être au bon moment."
"Mais n'est-ce pas le propre de la politique d'avoir à choisir entre des inconvénients ? "
"Chaque problème résolu en fait naître d'autres, en général plus difficiles"

Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981)

"Le rôle de l'État, ce n'est pas de protéger la nation, c'est de la conduire."

"Je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du coeur.
Vous n'avez pas le monopole du coeur."
" Il n'y aurait pas tant de malaise, s'il n'y avait pas autant d'amateurs de malaise. » "

François Mitterrand (1981-1995)
"Laissez la tyrannie régner sur un mètre carré, elle gagnera bientôt la surface de la terre"
"Si la jeunesse n'a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort."
"Dans les épreuves décisives on ne franchit correctement l'obstacle que de face."

Jacques Chirac (1995-2007)

"La politique n'est pas seulement l'art du possible
. Il est des moments où elle devient l'art de rendre possible ce qui est nécessaire"
"La montée des extrémismes, c'est toujours la sanction de l'inaction."
"Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent."

Nicolas Sarkozy (2007-...)
"Descends si tu es un homme"
"Si tu reviens j'annule tout"

"Alors casse-toi pauvre con"

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire