Pluie et le reste (2)


J'ai découvert Deezer... Pour chercher une chanson à mettre en ligne, qui évoque assez bien les sentiments de ces derniers jours. Mélancolie humide. Pluie, celle qui tombe à l'orée de l'été. Mais pas de manière aussi douce que dans la chanson, non. La pluie qui tombe en Septembre dans le Gard Rhodanien effraie et glace, le sang et la peau. Les stigmates de 2002 et 2003, qui ont dévastés Aramon et Arles, restent dans les esprits. Roquemaure s'en souvient également, Montfaucon aussi.

Septembre 2002. J'en avais déjà parlé ici. La Cèze qui s'énerve. Et mes villages qui se noient. Je suis élu depuis un an, à peine. Et je découvre ce qu'est la détresse des gens qui attendent tout de nous, même quand on n'y peut rien. Alors on est présent, on essaie, simplement... Sans pouvoir faire plus, ce n'est pas possible...

Septembre 2002. Mon été avait été terrible, le pire de mon modeste existence. Aujourd'hui, Cécilia Sarkozy s'exprime sur la Tribune de Genève. Il y a 6 ans, j'aurais apprécié une marque de sympathie en provenance de cette région. Mais les portables ne passaient pas. J'ai eu le bonheur, tout de même, d'entendre des marques d'amitiés qui me sont chères une fois les réseaux revenues. Des Bons Enfants marseillais, de Lorraine, de Gien, de Belgique... Mes amis étaient là, même si mon manque était aussi fort que les frappes du ciel.

Jeudi soir, pareil qu'il y a 6 ans, en moins fort quand même. L'eau qui monte, les gens qui s'inquiètent. Et toi qui va dans les rues, en short, chemise et chaussures en cuir (quand on part pour aller à une rencontre pour les sénatoriales, on est habillé bizarre), eau jusqu'à la taille. Des voitures ne démarreront pas demain.
Il y a les gens qui tiennent les élus pour responsables de tous les maux. Nul doute que le combat politique, souvent détestable, prendra ces pluies comme argument. Argument à double tranchant, mais ne demandons pas à ceux qui veulent détruire d'être constructif, impossible... Et il y a ceux qui sont heureux de te voir, à qui tu rends service en débouchant une gouttière, en bougeant un meuble... C'est plaisant de rendre service aux gens en détresse, et c'est sans doute ça qui me plait dans ces mandats d'élus. Etre au service des gens, même quand ça ne va vraiment pas.

Pourquoi revenir aujourd'hui, alors que je suis à Saint Chamond, PC portable sur les genoux, sur ces évènements de jeudi soir ? Plein de raisons. D'abord car hier, le tour dans ma communauté de communes m'a montré que les dégats ont été plus violents chez les autres que chez moi. Les pluies, lorsqu'elles se déversent violemment, provoquent de gros dégats sur les routes... Les vandanges à Lirac, qui commencent en ce moment, se présentent décidément difficilement.
Aussi parce que mes deux dernières nuits ont été un peu agitées, c'est vrai. Parce que des pensées qui m'amenaient à Marseille, à Paris, en Bourgogne. Dans le présent, mais aussi le passé, passé personnel. Parfois, des manques et des blessures rappellent qu'elles ne sont pas encore forcément soignées, surtout en de telles périodes...

Je voulais proposer un vin par semaine, le dimanche. J'avoue ne pas forcément avoir le coeur à beaucoup boire demain... Ce soir, je serai chez des amis de promotion. Je boirais un coup (puisqu'on ne pourra voir, en plus, Bordeaux Marseille... Bravo Thiriez comme dit mon ami Seville82...).
Et donc à défaut de vin, un peu de Saint Seiya... Une AMV sur Poséidon, comme un symbole. Toujours se rapprocher de quelque chose qu'on aime quand le coeur est un peu plus lourd que d'habitude, toujours...

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire