Balade du dimanche, de la petite ile à la Roquemaurette (2)... Sombres reflexions

Continuer la balade de dimanche dernier. Revoir le petit chat, au centre de la Petite Ile de Roquemaure, et avancer. En direction de cette colline qui sépare Roquemaure et Sauveterre. Les locaux connaissent, ceux qui viennent ici de loin sans doute moins.
Il faisait gris dimanche dernier. Très gris, aussi gris que l'état du Monde en ce moment. Aussi gris que mes pensées et mes sentiments, et c'est beaucoup de cela qu'il sera question aujourd'hui.
Lorsque je suis parti courir hier, sous un froid soleil automnal (mais quel soleil), c'étaient ces pensées qui trottaient dans ma cervelle de moineau. Écrire les pensées d'une course de la veille, sur des photos d'une balade qui date d'il y a une semaine, c'est sans doute idiot... Mais ça permet de faire un parcours complet...

Ce chemin de la petite ile, sous les feuilles mortes de l'automne. L'automne offre de jolis paysages, paysages de fin de vie, de fin de cycle.
Fin de vie comme l'enterrement auquel j'ai assisté à midi. Une fin de vie, comme il y en a plein. Le père d'une amie. Difficile moment, jamais agréable. Il faisait beau, mais encore...

A coté de ça, mon grand-père devait se faire opérer ce matin. Une intervention qui se déroulera finalement mercredi matin. Petite opération, mais qui n'empêche pas l'appréhension. Légitime, obligatoire. Celle qui surpasse la déception d'un Marseille - Paris St Germain, tellement dérisoire. Pénible, emmerdant, frustrant, mais dérisoire. Parce que si j'ai mal dormi cette nuit, ce n'était pas à cause de la non titularisation de Ben Arfa ou de la mauvaise performance de Mandanda, pas en forme en ce moment...
Petite parenthèse sur la balade. La photo du haut explique en partie le pourquoi du nom de ce quartier paysan de Roquemaure, la "Petite Ile". Petite Ile, parce qu'entourée de roubines diverses. Ces petits rus qui ont pour fonction d'écouler les eaux de pluie.
C'est en partie parce que ces roubines étaient sous dimensionnées, ou mal entretenues, que des automnes ont été instants de fortes inondations dans le village...

Cela donne du charme à ce coin du village. Presque marécageux par endroit, quand la pluie est forte. Pourtant, le Rhône est loin, ainsi que la première rivière... Et les fruits et légumes s'en donnent à coeur joie dans cette zone... Au début de l'été, ça sent la pèche quand on passe par là. Aujourd'hui, c'est plus l'odeur du bois brulé et de la terre humide qui domine... Changement de saison...
Saison d'automne. Temps gris, froid, comme les pensées qui m'animent en ce moment.
Je discutais, il y a peu, avec un "docteur des pieds" (© Sublimette), de ces désagréables pensées qui traversent mon bien léger esprit. Penser à la mort. La sienne, celle de ses proches. La nuit, pendant que je cours, au parfois en réunion... Souvent. J'y pense beaucoup en ce moment...
Je ne la crains pas plus que je n'y aspire. Mais j'y pense, simplement. Je ne sais plus qui disait que ce qui sépare l'homme de l'animal, c'est sa conscience de sa mort inévitable. Sa conscience de son caractère éphémère. J'en ai un peu beaucoup et trop conscience en ce moment...

Un des plus beaux billets de blogs lu ces derniers temps est l'oeuvre de cette même Sublimette... Aimer la vie, justement parce qu'on la sait éphémère... Quel était le philosophe anglais qui disait "Life is hard, and then you die" ?

Et c'est pour ça que la méchanceté gratuite et la suffisance méprisante me sont devenus intolérables.
Plus fort que moi, mais je n'arrive pas à supporter ce supérieur hiérarchique dont le seul but est que son sous-fifre ait mal au ventre en rentrant chez lui le soir. Plus fort que moi, mais je ne supporte pas plus ces jeunes cons qui vont gratuitement vandaliser des voitures, le weekend, dans certaines rues de mon village. Pour exprimer leur mal être ou je ne sais quelle revendication improbable, ils pourrissent la vie de quelques uns qui n'ont rien demandé...

Dans le même ordre d'esprit, cette violence subie dans les joutes politiques locales. Cette haine d'adversaire politique qui me, qui nous, voulaient simplement du mal. Alors que le combat politique est quelque chose de noble, et alors qu'on final, gagnant ou perdant, il y a des chances que l'on se retrouve tous au même endroit, au final de notre vie...

Cette chanson de Serge Lama, la Cathédrale, exprime tout a fait ce sentiment que j'ai de l'insignifiance des ces haines qui polluent tellement les relations humaines... Je ne prône pas pour autant l'amour sacré de l'autre, et viens que je te donne pleins de bisous parce qu'on est tous Bisounours. Évidemment...
Mais il parait tellement plus simple, quand on voit au final qu'on y passera tous, d'essayer de vivre le moins mal possible ses relations... Et le simple respect de l'autre, même si on ne partage pas ses points de vue... Idiot, sans doute. Idiot.
Après, j'aimerais bien avoir ce pouvoir de changer certaines relations que j'ai avec certaines personnes. Je ne vais pas, comme Sublimette, comme Marion, employer des surnoms rigolos pour parler de certaines de mes connaissances...
Mais celle que j'apprécie encore, et qui refuse de me parler parce que je représente "un mauvais souvenir"... Là encore, nous mourrons un jour, le plus tard possible je l'espère, mais c'est comme ça... Cela m'ennuie d'en rester là, d'avoir ces ponts coupés comme si nous étions morts... Cela m'ennuie (le mot est faible) de savoir cela, mais il faut avancer. Car justement il n'y a pas morts, et possibilités de se revoir, un jour ou l'autre...

Dante avait fait marqué l'inscription "vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance..." à l'entrée des enfers d'Hadès. Le petit Shun était effrayé à la lecture de ce fronton... Parce que quand il y a vie, même si tout est perdu, l'espoir est la seule chose qui reste. Donc l'espoir, tant qu'il y a de la vie... Espoir de réouvrir certaines portes... Et quand je ne serai plus là, l'espoir disparaitra...
Cet arbre n'a rien à voir avec ceux qui ont assisté à l'éveil de Bouddha... Mais j'aime ces champs d'arbre rouges flammes, qui ouvrent la porte à l'automne de bien colorées manières... Automne qui fera place à l'hiver et ces tristes paysages. Avant le réveil du printemps...
Finalement, l'espérance de savoir qu'après l'endormissement de la nature, celle ci se réveille plus belle et plus forte qu'avant... Optimisme... ?

Optimisme que je n'ai pas, c'est vrai... Billet très onirique et égocentrique aujourd'hui, qui va dans des directions que je ne maitrise pas trop à vrai dire. Sans doute beaucoup auront lâché et ne seront pas parvenus jusque là, dans cette course folle où je ne ménage pas ma foulée...

Donc lever un peu le pied, dans mes pensées sombres. Regarder un peu cette vigne qui se drape dans l'automne, elle aussi... Le vin issu des vendanges de cette année se prépare dans les cuves de mes caves préférées. D'abord le primeur en Novembre... Pas fan du Côte du Rhône primeur. Déjà plus du rosé qui arrivera en Février, ou Mars, de l'année prochaine...

Et revenir à des pensées plus positives. Appréhension, toujours, d'une période qui ne m'est pas agréable. Mais soit. Le blog sert aussi à ça quelque part, à remplacer un "docteur des pieds". C'est bien...
Donc sur cette fin de balade, revenir sur quelques petites choses qui m'ont fait sourire, dans la triste actualité de ce matin. Triste, parce qu'entre infanticide et enfoncement dans la crise, peu de moments de franche rigolade... Optimisme, oui, mais...

Ce qui m'a fait sourire quand même, c'est cette rumeur Fillon à Paris. On revient à la politique politichienne... Pour répondre en partie à ma copine Hypos, un blog politique n'est pas un blog où on parle de "ça", de cette politique d'égo dégoulinant de personne qui n'ont qu'une seule ambition : eux. Ambition qui laisse de coté les problèmes de tout un chacun, comme cette popérisation de la classe moyenne, qui est en train de se prendre les premiers effets de la crise en pleine gueule... Non, ils ont une autre ambition, un autre objectif : eux. Leur carrière, et essayer de faire une bonne une de Paris Match. Génial...
Ca me rappellerait presque que dans 10 jours, y a le congrès socialiste. Nous ne sommes pas à Reims, mais à Paris là, le Paris de Delanoé, le Paris que "voudrait" François Fillon.
J'aime beaucoup François Fillon. Il représente, ou représentait, la droite que j'appréciais. Celle du "gaullisme social", ou "libéralisme républicain", pour reprendre deux termes qui me sont chers. Ensuite, la politique qu'il mène en ce moment, tant sur le fond et la forme, n'est pas forcément la mienne... Et là encore, ce n'est pas le sujet.

François Fillon est député de la Sarthe. Avant la Bérézina des dernières régionales, il était président de sa Région. Et là, tel un bon Seguin (son ancien mentor) ou Lang, tel un vulgaire DousteBlazy, Guigou ou Perben, il "veut plus grand". Quitte à se prendre dans les dents Paris comme d'autres se sont pris Lyon ou Avignon ?
Enfin, ce n'est qu'une rumeur, mais quelle détestable rumeur... Sur cette détestable pratique du parachutage de personalités... Delanoé n'était pas grand chose quand il a été choisi par les militants parisiennes pour prendre la tête de la bataille. La droite parisienne possède peut être un Delanoé dans ses rangs...
Et puis, une fois encore, je trouve que c'est tellement beau d'être élu chez soi... Aller chercher une herbe plus verte ailleurs, d'abord est elle vraiment plus terme ? Et quelle légitimité aurait Fillon hors de chez lui, de son fief ?
Ces petites balades ont cet intérêt de me rappeler le bonheur d'être proche de mes racines...

Pas un billet bien agréable... Du genre qui me font dire que les vacances de la fin de semaine me feront du bien. Oui, on part à Rome. On en reparlera d'ici là.
Et en attendant, suivons le bon conseil de Sublimette...

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