Jean Sarkozy et l'EPAD : tout ça pour ça...

Jean Sarkozy abandonne la présidence de l’EPAD. Mes copains en parlent, ils sont contents, moqueurs, soulagés, ironiques, mais en tous cas pas indifférents.. Bref, tout le monde en parle.

C’est la désignation (ne parlons pas d’élection et arrêtons de prendre les gens pour des jambons) de Jean Sarkozy a la tête de l’EPAD qui avait déclenché cette défense surprenante de la part de l’UMP Officielle. Les médias veulent détruire le président, rien que ça... Les journalistes sont l’opposition. Bouh les méchants, c’est à cause de vous, que les choses vont mal, qu’il pleut, et que le moral des français est à zéro. A cause des journaux…
La preuve ? David Douillet a été élu : donc le peuple soutient Nicolas Sarkozy, les journaux sont méchants, CQFD fermez le ban, et n’oubliez pas de fermer la porte…

Qu’en est il sorti, finalement, de cette "manipulation médiatique de la part de journalistes d’opposition" ? Qu’en est il sorti, de cette affaire dont l’opinion n’avait cure ? Jean Sarkozy renonce…Un sacré bordel, une erreur politique qui nous fait passer pour des cons devant le monde entier même... Tout ça pour faire pshiit finalement...
Peut être aussi parce que les journalistes ne sont pas d’opposition (pas plus qu’ils ne sont au main du sarkozysme comme en sont convaincus certains). Peut être parce que l’opinion était un peu plus ému que les dires de Frédéric Lefebvre. Peut être parce que, tout simplement, il y avait une « affaire », et que l’Elysée (qui aura bien briffé le petit hier soir) en était consciente… Donc on recule. Remarque, c'est mieux de reculer que d'aller à 100 à l'heure dans le ravin. Mais quand même...

Je n’ai pas aimé l’interview de Jean Sarkozy hier soir sur France 2. Peut être parce que, je l’ai déjà confessé, car je n’aime pas ce que représente Jean Sarkozy, et que je ne suis pas fan du personnage. Sur la forme, je l’ai trouvé hier assez médiocre, voire insupportable de mauvaise foi et d’insincérité… Ca sentait le jeune politicien politichien...

Non, pour moi Jean Sarkozy n’est pas légitime. Il a gagné une élection cantonale que l’on me dit… A 21 ans en plus… Mais ne nous trompons pas : est ce que le militant lambda aurait, à 21 ans, l’investiture du parti majoritaire, à fortiori dans un canton véritablement « de droite » ?
Je prends souvent mon cas : j’avais la carte du RPR à 21 ans. Mes parents sont des gens dont je suis très fier. Mais visiblement, ils ne sont pas plus que ça, et je n’aurais jamais eu l’investiture. Sans doute n'étais je pas « moins brillant » que Jean Sarkozy… Moins de moyen, moins de cheveux blonds en bataille et sourire colgate (copyright peuples), moins une gueule d’ange qui faisait craquer les filles, c’est vrai…
De la jalousie ou de l'aigreur chez moi ? C'est vrai qu'à 32 ans, je commence à me rendre compte que j'ai peut être loupé des choses...

Non, je n’ai pas aimé cette interview, ou le petit Sarkozy venait se poser en victime. Mais victime de quoi ? D’une « campagne de désinformation » ? Mais quelle désinformation ? Il voulait diriger l’EPAD, c’est vrai ou c’est faux ? Il a été élu dans un canton qui lui a été donné, c’est vrai ou c’est faux ? Il est entouré de courtisans lui passant tous ces caprices, en lui répétant tous les jours qu’il est beau, c’est vrai ou c’est faux ? Enfin, Nicolas Sarkozy, qui a répété que le lycée était la fin des privilèges de naissance et patati et patata, a refusé de signer le décret permettant à Devedjian (cet affreux qui voulait nettoyer les écuries d’Augias) de conserver encore deux ans la présidence des Hauts de Seine. C’est de la « désinformation » tout ça ?
Non, Jean Sarkozy a été victime de son ambition dévorante. Jean Sarkozy a été victime de cette arrogance de croire que parce qu’il était bien né avec un physique de jeune premier, il avait tous les droit. Jean Sarkozy a d’abord été victime de lui-même. De son entourage après : quand on est entouré de pleutres et de courtisans, on se croit fort, intouchable.

Jean Sarkozy a été victime de cette suffisance insupportable qui entoure l’Elysée , et une certaine droite, en ce moment. La France, ce n’est pas uniquement Neuilly, et il y a des choses que l’opinion n’accepte pas ! Que l'électorat de droite, dont je suis, non plus d'ailleurs.

Tout ça pour ça, c’est le titre de mon billet. Je revois, dans le rétroviseur, la défense incroyable de mauvaise foi de l’UMP officielle. Morano, Lefebvre, Bertrand, Chatel… Tout ça pour ça…
Je prédisais que si Jean Sarkozy prenait la tête de l’EPAD, c’était le début de la fin du Sarkozysme… Je crois quand même que les brèches ont commencé à fêler la coque du navire. En ce qui me concerne, en tous cas, je garde un gout amer de cette séquence. Ajoutons que hier, HADOPI est passée… Début de la fin, sans doute… Mais quelle fin ?

Je n’ai pas tapé sur un Nicolas Sarkozy obtu dans sa persévérance dans l’erreur pour ne pas saluer ce renoncement du fils. Même si sur la forme, les explications sont à vomir, c’est évidemment louable d'avoir renoncé à faire une grosse connerie.
Mais quand même, il restera des traces de cette séquence… Je ne sais pas quel sera l’avenir de Jean Sarkozy, et quelque part je m’en fous. Je pense qu’il a une bonne étoile qui fait que tout se passera bien pour lui. Nous ne ferons pas parti du même mouvement, de la même droite.

Par contre, sur le reste… Non, la deuxième partie du quinquennat du père commence bientôt. Même si moralement j’ai les patates au fond du panier, je confesse quelques espoirs sur des lendemains meilleurs. Cela passe évidemment par une reprise en forme de l’opposition de gauche. Cela passera aussi par un mouvement, à droite, de gens qui ne supportent plus cette manière de concevoir la politique et le pouvoir. Qui pensent que la France, ce n’est pas uniquement Neuilly et le XVIeme.
Non, j’ai quelques espoirs quand même…


PS : pour sourire, lire chez notre ami Guy Birenbaum, le terrible moment où le piston s'est envolé... poignant

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