Deuxieme jour de travail

Deuxieme jour de travail dans ma nouvelle unité, ma nouvelle entreprise, mes nouvelles fonctions. Et un premier constat terrifiant, et excitant. Je fais partie d'un ensemble immense. Je viens de quitter un grand groupe française, dont le siege est à Marseille. Je rentre dans un truc encore plus immense... Dont les dirigeants les plus importants sont au plus haut sommet de l'état.

La taille aussi... L'agence de Pierrelatte de la société dans laquelle j'étais comportait deux sociétés : la mienne et une "cousine" de ce fameux grand groupe. Les choes étaient dures pour moi sur la fin, mais je connaissais les quelques 100 personnes qui évoluaient dans ces couloirs. Mieux, j'y avais des amis. Mais dans l'ensemble, j'y étais à ma place, une place que je supportais professionnellement mal, mais humainement j'avais mes repères, les bisous aux bonnes personnes.

Là, j'arrive sur un site de prés de 2000 personnes. 1300 sont de la société dans laquelle je suis. C'est... C'est immense. Bien sur, il y a ici le beau-frere de mon proche ami de Roquemaure (et tonton de sa fille aux USA qui me manque un peu), et il y a la mère de ma meilleure amie d'enfance. Mais aprés ? That's all...

C'est dur. Ce matin, nous avons eu droit aux voeux, dans la salle des fêtes d'un village de mon canton, de la direction. Dans cette gargantuesque salle de fêtes se trouvaient environ 1300 têtes... Plus que mon village. Et les voeux étaient pharaoniques. Trois écrans géants derrière la scène, où parlaient de directeur de site, et quelques uns de ces adjoints. Le buffet se préparait pendant que les orateurs discouraient.

Je pensais à ceux que pouvaient être les voeux de personnalités comme Jacques Chirac, souvent cité dans les discours. Je me suis souvenu des images télés et ait vu une différence notable : dans la salle nous étions tous confortablement assis...

En tous cas, le buffet post discours était un peu l'image de mes débuts de fonction, dans cette société où je révais d'aller jeune étudiant. Je me sentais perdu. Avec un verre de blanc à la main (je le prefere au Champagne), j'étais un peu seul. Mon chef me faisait serrer "les mains qu'il faut". Je cherchais des yeux le tonton du 3eme paragraphe. J'ai trouvé la maman de ma meilleure amie d'enfance. Mais surtout, je ressentais ce que devait être l'humilité en face de cette masse humaine dans laquelle, finalement, nous ne sommes qu'un numéro de plus.

Dans les différences avec mon ancienne fonction, il y a celle là. De la société où j'étais, j'étais en gros le n-2. Dessus mon chef, chef de Pôle. Et au dessus le Directeur Général, avec son équipe. Aprés oui, il y a la Directrice au niveau du Groupe de la Branche, et puis le Président Directeur Général du Groupe, qui lui même doit rendre des comptes à ces fameux actionnaires. Pourtant, on peut 'toucher' la direction. Là, cela semble difficile. Mon classement dans les hiérarchie est pas mauvais. Et pourtant, même s'il y a plus de personnes derrière que devant moi, je me dis que les places de League des Champions sont difficilement atteignable pour moi.

Il n'empeche deux choses. Je garde en souvenir mon premier jour dans mon ancien boulot à Marseille. Il pleuvait, j'avais à midi manger des pates au Pistou. Et le soir mon amie des Bons Enfants me reccueillait. J'étais épuisé. Hier, la matinée était bizarre, et je roulais avec "Mezame" de Yuki Kajiura à fond dans ma voiture, longeant le Rhone, sous la bienveillance du Ventoux. Le soir, et une signature de compromis plus tard, j'étais dans le même état que 5 ans et trois mois auparavant : épuisé. Pourtant, je me souhaite le même bonheur que j'ai eu à Marseille, même si la suite fut plus difficile.

Voilà un nouveau chapitre de la vie d'un ingénieur. J'ai souvent écrit ici, sur mon blog, sur cette vie. Quelque part, je me dis qu'il faudrait que je crée un nouveau libellé. Mais aprés tout, ce n'est qu'un soupir de plus. Avant d'autres.

PS : j'aurais bien mis "Mezame" en musique, pour que ceux qui ne connaissent pas... Mais je suis trop crevé... Douche et dodo
PSbis : troisieme changement : je vais aussi sans doute changer de banque... Bouh ^__^

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