Envie de prendre le large

Il faut croire que le pain blanc se termine toujours trop vite... Et sans qu'on s'en rende vraiment compte. Un matin, on se lève, et on trouve que si le Nutella est toujours aussi bon, le pain en dessous a un goût bizarre, différent... Moins agréable. Et puis le lendemain, c'est pareil. Et après, on le trouve franchement mauvais, ce pain. Puis on l'observe de plus près, et on remarque qu'il n'est plus frais et blanc comme y a pas si longtemps. Et que la période faste et euphorique s'est achevée.
Mais on ne s'en est pas rendu compte, dingue non ?

Pas de billet ni de pleurs, ni de plaintes, aujourd'hui. Parce que c'est le premier jour de la semaine (même depuis 10 jours) où il ne pleut pas... Ou plutôt qu'il n'a pas encore plus à 11h48, puisque la journée n'est pas finie. Et puis comme je prends la route dans quelques minutes pour le Forez, rien n'est encore sur. La route sera peut être pluvieuse, et les vaches, mes vaches, seront peut être sous la pluie. Qui sait ?

Envie de prendre le large, de partir loin, oui c'est vrai. Ce serait fuir un peu, mais la fuite pour revenir plus fort, c'est bien aussi... Le travail professionnel commence à devenir un peu plus difficile, avec des relations délicates dans une nouvelle organisation dans laquelle je peine à prendre ma place. C'est comme ça. Mais c'est un peu usant et fatiguant, quand on commence en plus à craindre pour soit. Sur des détails qui font que...

Avec tout de même cette prétention absolue que j'ai d'avoir appris lors de mes années précédentes, où c'était beaucoup plus dur, et que l'on ne me fera plus parce que le Faucon est un dur à cuire maintenant. Et...
Et rien du tout en fait. Le Faucon a les mêmes défauts et faiblesses à 30 ans qu'il en avait à 23 ans. Professionnellement, relationnellement, amicalement (amoureusement ?), je n'ai finalement que peu progressé. Et quand les difficultés se font, je m'en rend compte. C'est idiot.

Politiquement aussi, je commence honnêtement à ressentir les premiers coups de fatigue. C'est normal, ça va faire combien de temps ? Un peu plus de deux mois, presque trois, que nous avons gagné les élections... J'ai l'impression que ça fait une éternité. Et c'est vrai, c'est une joie immense, c'est aussi un honneur qui fait qu'on se sent plus fort et plus beau...
Mais c'est aussi du travail, beaucoup. Une attente de beaucoup de gens, qui espèrent qu'on fera du bon travail pour eux, pour leur village. Et une attente de la part d'autres gens qui espèrent qu'on se plantera comme des grosses buses... L'intérêt général ? Non, il n'est pas là, mais certains s'en moquent... La politique a des cotés bien obscurs, et il est parfois bon de rester un peu naif, sinon on ne ferait plus rien.
Donc les premières accroches. Celles qui font comme un petit faux plat quand on roule en vélo, mal aux pattes. Rien de méchant, mais sur le moment ça fait un coup. Douloureux, fatiguant, et il faut reprendre le rythme...
Prendre le large... Quelques photos prises y a 10 jours, au large du Grau du Roi. Avec le Maire de mon ancien village, mon médecin aussi, mon deuxième papa. A des moments où la politique laisse la place à des relations humaines chouettes, parce que ce n'est pas que des coups de putes et des opportunismes égoïstes. Ce n'est pas que conflit et trahison.
Professionnellement également. La semaine dernière était chez moi mon premier patron, le Directeur Technique du groupe où j'ai commencé ma carrière. Et on a mangé le barbecue et bu du Tavel. Avec mon premier supérieur hiérarchique. Les relations humaines fortes et franches sont possibles, dans le travail aussi.

J'aurais envie de partir en ce moment. Me changer l'air. Tout laisser tomber, momentanément. Avec la musique "Calling" dans les oreilles, pourquoi pas. Générique de fin du spécial mais excellent dessin animé "Baccano". Et une musique dont j'aime le ton, le ryhtme calme, et la voix qui chante. J'aurais pu mettre en première musique une de mes chansons japonaises préférées, mais non. Je mettrai l'excellent "Akatsuki no Kuruma" en ligne un autre jour...
Partir se reposer. Ne penser à rien. Parce que mes vacances à la montagne de fin Mars, une semaine après les élections, n'étaient pas suffisamment reposantes : l'esprit trop perturbé, trop encombré. Trop fatigué.

Ca ne sera pas vraiment pour ce weekend, quoique le Forez est chouette, et les vaches sont agréables. Mais partir. Simplement. Pour revenir encore plus fort.
Ca serait bien d'être une mouette...

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