Un simple mot - soupir - du bureau

Ne pas trop parler de soi, rester humble, c’est une des 7 vertus du bloggueur développée par le blog américain HeadRush. L’excellent blog d’Eric Mainville s’en faisait l’écho la semaine dernière. Pour le citer : « Sauf si vous êtes quelqu’un de célèbre (exemple : Giscard), les gens ne vous lisent pas à cause de vous, mais à cause des infos que vous pouvez leur apporter. Donc, évitez de parler de vous ! ». Il a terriblement raison.

Il a terriblement raison mais des fois, les sujets manquent. Une des autres vertus du bloggueur est d’écrire uniquement quand on a quelque chose à dire. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Mais j’ai envie de soupirer.
Un gros soupir. Un coup de barre quelques jours après ma rentrée professionnel, suite à ces courtes vacances. Un soupir qui ne concerne personne, qui n’intéresse (et n’a à intéresser) personne. Un soupir qui ne me soulage même pas, y a des psychologues, éventuellement des amis, pour ça. Mais un soupir que j’ai envie de lâcher sur mon blog. Quitte à me mettre en porte à faux avec les vertus du bloggueur… Ce qui, au demeurant, n’est pas dramatique…

Je ne saurai pas identifier le pourquoi de mon soupir. Depuis un moment, je me plais presque à soupirer devant cette « triste fin d’été ». Mon blog, tel la vallée du Rhône balayée par le Mistral, reçoit mes soupirs les uns après les autres. Parce que des hommes d’Etat dont je suis proche ou des footballeurs nous quittent. Parce qu’une loi fiscale du gouvernement me lèse le jour où je reçois le troisième tiers. Parce que notre ami Guy Birenbaum a eu un soupir plus sérieux que le mien, qui s'est conclue par la fermeture de son blog, un lieu qui restera dans mon petit coeur de pierre... Parce que mon vélo et hier soir mon skimmer de piscine me pètent dans les doigts. Parce que Marseille est aussi triste que mon visage en ce moment. Parce que des ami(e)s qui soupirent ou me font soupirer. Parce qu’ils ne sont pas là, plus là, trop là. Parce que c'est moi ne suit pas là, pas assez là. Parce que je ne suis pas capable de m’exprimer comme je le devrais. Parce que j’ai froid et que, depuis trois jours, j’ai sérieusement mal à la tête.

Et après ? Après tout va bien chez moi, et je suis conscient d’être un privilégié. Pour la première fois depuis que je suis ingénieur diplômé et cadre d’entreprise, ma rentrée se passe à merveille. Aucun rat mort dans les tiroirs, laissés par des « collègues de bureau » aux dent acérées. Aucune mauvaise nouvelle personnelle, responsable hiérarchique ou client, qui vient me faire perdre en quelques minutes et phrases mal choisies le bienfait de deux semaines de repos. Tout va bien donc.

Et pourtant, des « collègues d’Internet » me le font remarquer. Même sur mon blog, ou même par mes mails, mon énervement se voit. Mes mails semblent être aussi précis qu’une passe de Nasri en ce moment, toujours à coté, à contre-emploi, contre le sens du jeu. Mes amis locaux voient bien que je démarre un peu plus vite que d’habitude. Et celle qui me supporte tous les jours le constate également, parfois à ses dépens. Une paire de baffe suivie d’une salve de météores dans le cul ? Sans doute est ce qu’il me faudrait…

Voilà donc mon état d’esprit, étalé sur mon blog comme la marchandise d’un vendeur de légume au marché dominical de Laudun. La musique qui accompagne ce message, le délicieux « déluge du Deucalion », tiré du 4eme film des Chevaliers du Zodiaque « Abel » (le plus beau), je l’écoute en boucle. SaintSeiya n’est peut être pas ce qui me va le mieux quand mon moral vagabonde vers des travées obscures… Pourtant, c’est également un des spectres d’Hadès dessinée par la merveilleuse Pallas que j’ai mis en début de post. Je parlerai peut être un jour de ce drôle de rêve génant où Hades me proposait la possibilité d’assouvir une vengeance en devenant un de ces spectres… Et moi d’accepter dans ce rêve de toucher ce surplis, l’étoile céleste du désespoir… Non, celui là n’est que Rune, le Ballrog. Mais il est si bien dessiné…

Finalement, aller faire du vélo dans les forêt de Tavel ou du Forez (photo), ce serait finalement ce qu’il m’irait le mieux. Ballade en nature. J’attendrai pour ça que le mistral glacial se calme, et que mon crâne cesse de me rejouer ces vilains tours qui m’ont tant handicapé y à deux ans.
Et promis, j’essaierai de respecter la deuxième vertu du bloggueur. Mais là, envie de soupirer, un peu…

PS : Dans ma liste de lien, j’ai enlevé le blog de mon collègue Column. Mais il a remplacé ce dernier par une page remarquable de sensibilité. En tous cas, beaucoup d’émotion en lisant ses lignes, ses pages, ses textes. Un modèle, j’aimerais savoir un jour écrire comme ça. Exprimer mes sentiments de la même manière, avec la même plume (ou plutôt le même clavier). J’adore ce blog. Fragile, certes, délicat sûrement, mais talentueux surtout. Sans aucun doute.

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