Couleurs d'automne (II)

Weekend. Semaine longue et difficile. Finie, enfin. Mais le vent, froid, bruyant, fort, souffle fort. Trop fort. La cheminée n'est pas mise : nous mangeons dehors ce soir. Mais il fait froid. En tous cas, j'ai froid.

J'ai été pénible et pleurnichard cette semaine. Sans talent, j'ai essayé de me lacher un peu sur mon blog. Je crois qu'il vaut mieux, des fois, garder certaines choses. Cela évite de rendre triste les gens autour de soit. Cela évite de lasser et d'écrire n'importe quoi.

Plutot que de se laisser aller à une malsaine mélancolie (celle qui m'étreint en ce moment n'est pas bonne...), ou à des idées noires, allons nous promener dans les jaunes couleurs de cet automne sans pluie.

Nous sommes toujours autour de la Ceze. Nous avons traversé la rivière, passant sur la rive droite. Ici, pas de XVIeme arrondissement, mais le village de Gourdargue, que l'on voit sur les premiers et derniers clichés. Goudargue, c'est une petite Venise, il en existe plein de petites Venise. C'est un cliché, ces "petites Venises". Si la provencale est Martigues, la gardoise s'appelle Goudargues. Une autre Venise, mais je l'aime bien celle là.

Aprés, je ne me souviens plus trop vers où nous sommes allés. Déjà une semaine, et ma mémoire est vraiment cruelle en ce moment avec moi. Sinon que nous avons traversé à vélo une petite Foret.

Foret, Forrest... C'est le titre de cette chanson que j'écoute continuellement en ce moment sans me lasser. Tiré, là encore, d'un album japonais, d'un groupe appelé Fictionjunction Yuuka. Se ballader dans l'automne gardois en écoutant des chansons japonaises (même si cette dernière est chantée en anglais), c'est pas banal. Vous n'en trouverez sans doute pas beaucoup dans le département, dans la Région, j'ose dire dans le pays.

Forrest, tirée du dessin animé El Cazador. Nouvel animé d'un studio qui a fait des animés cultes pour moi : Noir, Madlax, Mai Hime... Et Yuki Kajiura aux musiques. Donc j'écoute les musiques en boucle, sans pour autant avoir vu l'animé. Idiot sans doute, mais j'aime ces chants, ces musiques. Et Forrest, le titre de cette piste, est complétement dans le ton de mon état d'esprit actuel. Rien à jeter...

Aprés, que dire de plus ? Je crains de manquer de talents et de mots pour continuer à décrire ces paysages et ce que je ressens quand je quitte Marcoule et je contemple l'automnale jaune rougeur des vignes de Chusclan et Codolet. J'adore ces paysages de flamme et de terre. Mais j'aime ces tableaux de feu et de sang, j'adore cet automne qui me brule l'intérieur et mélancolise mon ame à cette période de l'année.

A ce moment là de la ballade, nous rentrons. Nous ne parlons pas de politique, ni d'élections municipales. Je suis hors-jeu.
Demain soir, le Maire de mon actuel village m'invite à manger. Je ne sais pas de quoi nous parlerons. Peut être devrons nous nous opposer plus tard, d'une rive et d'autres de la colline de Gargantua. Fidélité entre mes deux pères en politique. Les deux m'ont souvent fait de la peine, du mal, mais sans doute n'ais je jamais mérité plus. Sans doute.

En tous cas, ceux sont des amis. Que je ne trahirai pas, quand bien même cela m'en coute. Mes ambitions politiques sont, au matin de mes 30 ans, en train de mourrir dans le caniveau de mes anciens rèves d'enfant. Je les croyais mort aprés mon douloureux été 2002, mais visiblement ils bougeaient encore un peu, ces coquins. Je crois que là, le coup de grace, qui m'aura été autant éprouvant que l'été 2002, a été donné. On ne les reverra plus.
J'essaierai de me trouver d'autres objectifs. Déjà un : savoir profiter de ce qui est beau autour de moi. De la gentillesse et de la fidélité des quelques proches qui me restent. A la maison, à Marseille et ailleurs.

C'est un bel objectif : apprendre à être heureux. C'est un bel objectif.

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