Révision constitutionnelle, "convictions profondes" et "intêret général"...

Le congrès de Versailles du 21 Juillet a montré, une nouvelle fois, combien notre classe politique était d’un bien triste niveau. Fonctionnant sous une logique de défense de ses propres intérêts (partisans, personnels), et non de défense de ses convictions, et/ou de l’intérêt général.
La question qui était posée était de savoir si le projet de réforme de la constitution allait ou pas dans le sens de l’intérêt général. Personnellement, je n’ai pas d’avis là-dessus, et ce pas sur ça que porte mon soupir du jour. Mais plutôt sur le reniements de chacune et chacun dans cet hémicycle, qui m’a une nouvelle fois démontré combien la politicaillerie était une plaie de notre société…

Prenons à droite par exemple. Des personnes comme le Dr Debré, de Charrette, Tron ou Mariton, voulaient voter non. C’était leur choix, respectable. Ils ont voté oui. Pourquoi pas ? Sauf que quand on leur demande pourquoi, s’ils ont trouvé des points positifs, finalement, à cette réforme, ils ne répondent pas oui…
Mais ils répondent qu'il ne voulaient surtout pas voter avec la gauche contre le président de la République. Parce que Ségolène Royal aurait une victoire s’ils avaient respecté leur « conviction profonde ». Et que finalement, mieux vaut une non victoire de Ségolène Royal que de respecter ses « convictions profondes ».
Etre élu dans l’intérêt de la nation, toujours…

A gauche aussi c’est remarquable. Le Parti Radical de Gauche voulait voter contre. Finalement, on rajoutr à la hussarde un alinéa comme quoi, à partir de 15, on peut faire un groupe parlementaire. Et bing, ça bascule pour finalement voter oui. Un groupe parlementaire, dans cette législature, voilà une autre chose suffisante pour s’asseoir sur ses principes. Comme quoi la constitution de la République ne vaut pas grand-chose…
Le Canard Enchaîné raconte aussi l’histoire de la députée d’outre mer PRG Chantal Berthelot. Qui finalement donnera son vote au oui pour s’être voir promise « un plan de développement pour la Guyane », en fait quelques kilomètres supplémentaires de bitume dixit l'aimable coin-coin du mercredi. Quand on dit que la constitution, et ses convictions, ça ne vaut finalement pas bien cher…

A gauche toujours. Voter non. Pourquoi, la réforme est mauvaise ? Non, « elle ne va pas assez loin ». Ah ? Donc il vaut mieux faire du surplace ? Même pas : « voter non, c’est infligé une défaite à Sarkozy ». Mais est ce la question ? Non, mais tant pis, l’important est la victoire de son camp. Ses convictions et l’intérêt général, là encore, on verra plus tard.
Je sais, c’est ça la politique…

Je ne sais pas si cette réforme constitutionnelle était ou non pertinente. Et après tout, je m'en moque un peu : je pense que ce n’était vraiment pas l’importance du moment, cette réforme. Mais ces petits exemples montrent une nouvelle fois combien la « conviction personnelle » et « l’intérêt général » sont des notions trop souvent absentes de ces débats politiques. Ajoutons à cela l’absence de deux frères siamois « raison » et « bon sens », et ne nous étonnons pas que le moral des ménages ait encore reculé de 4 points.

Enfin, la réforme constitutionnelle est passée. Sarkozy est heureux, Lang crucifié. Tout va bien…

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