Promenade en raquettes, et soupirs divers

Ce n’est pas encore 8 heures au moment où je commence ce billet… Un thé noir a déjà été avalé, et je commence mon deuxième gobelet de café. Le café du boulot n’est pas le meilleur que je connaisse, mais je n’ai guère le choix. J’ai le choix du thé, pas du café… Enfin, il est gratuit, je ne peux donc pas me plaindre de ça…
Pourtant, je n’y arrive pas. Je n’ai pas trop mal dormi pourtant. Avec la belle victoire de Marseille contre Paris St Germain hier soir. Et pourtant, j’ai mal de partout. Courbatures dans les muscles, mais surtout dans la cervelle. Lassitude d’un début de semaine qui annonce l’arrivée du printemps. Ce matin, les premières fleurs dans le jardin étaient divinement odorantes. Ca n’a pas suffit à m’esquisser un peu de sourires, et du courage pour commencer la semaine…

Alors essayons de revenir une semaine en arrière. Quelques images d’une promenade en raquette sur les hauteurs d’Orcières-Merlette. Il neigeait. Un temps de montagne, idéal pour une petite marche au dessus de la vallée du Champsaur et du Drac : il prend sa source pas loin d’ici…
Balade en montagne, et dans les méandres d’un esprit fatigué en ce début de semaine, qui commencera à travailler après avoir fini ce billet. J’ai envie d’écrire ce matin. Parce que sinon, je sais que je n’arriverai à rien…
Il n’y a pas grand-chose à dire sur la première photo. Sinon qu’il fait gris. Gris et froid. Ca tombe bien, dans le cabochon, c’est pareil.
On a parlé quelques instants, hier, de la mort du chanteur Alain Bashung. La blogosphère s’en émeut. D’autres raillent cette émotion. A ce propos, je ne comprends pas le plaisir malsain qu’ont certains à moquer et railler l’émotion, sincère (ou pas mais qu'importe), d’autres personnes. De faire des hommages bidons. Caricature malsaine, et souvent sans grand talent. J’avais été profondément ému l’an passé à la même époque du décès de Thierry Gilardi. Pétard, sur certains blogs « zinfluents », c’était un carnaval de choses dégueulasses.
Le silence, finalement, c’est bien aussi. C’est moins nauséabond que ces « il est mort mais j’aimais pas et il y a plus grave dans le monde… ». C’est moins con surtout.

J’ai été clair je crois. Bashung, je ne connais pas plus que ça. Et je ne suis pas plus fan que ça non plus, sans doute car je ne connais pas. Pourtant, l’annonce de sa disparition m’a profondément touché.
Fléche a dit quelque chose de très vrai dans un commentaire sur le billet précédent : « Qu'Alain Bashung soit parti si rapidement après les victoires de la Musique nous rappelle à tous, que la vie n'est qu'un passage, et est d'une brièveté face à la vie sur Terre, qu'on se devrait d'être humble et de goûter le moment présent ». C’est exactement ce que je pense, j’en avais parlé sur ce billet du mois de Novembre.

Je ne crois pas être une personne bizarre, mais j’ai peur de la mort. La mienne un peu. Je sais qu’un jour tout s’arrêtera, et cela sera comme si je n’avais jamais existé. Les gens m’oublieront, et ma tombe s’empoussiérera. La mort des gens que j’aime surtout. C’est celle là qui me fait peur. Me dire qu’un jour, ils ne seront plus là.
Etre humble et gouter au moment présent… Etre humble, parce qu’au final on ne sera pas plus fort qu’un autre quand arrivera le dernier moment. L’arrogance présente de la part de certains en est donc ridicule. Et gouter au moment présent, même quand il est pénible. Elle a raison Fleche dans son commentaire, de mettre en avant la brièveté de cette vie, courte et insignifiante.
Petit retour en arrière sur cette photo. On voit la vallée de Prapic. Le Massif des Ecrins. C’est toujours aussi gris…
Retour en arrière toujours. Quand j’ai pas trop la pèche, je regarde trop en arrière. Les flux RSS de Google Reader se sont affolés ce matin. Un blog qui m’était interdit redevient ouvert. 20 messages d’un blog que je ne croyais plus jamais lire qui s'accumulent, entre un billet de Nicolas et un autre de Mtislav (dont le retour me fait plaisir). J’y suis allé, sur ces 20 billets. Je n’aurais pas du peut être...

La brièveté d’une vie. Je dois avoir un coté faible, un coté lâche, ou Bisounours. Ou franchement con, je ne sais pas. Et quelque part je m’en fous. Mais je n’ai pas envie, plus envie, de dispute, de conflit. Du moins avec les gens que j’aime. Ou que j’ai aimé, même si à un moment la vie vous sépare ou nous éloigne.
Fermer toutes les portes, surtout celles du cœur, quelle connerie… Ne plus se voir, ne plus se parler, ne plus s’écrire… Disparaître de la vie de quelqu’un. Oui, quand on ne sera plus là, il n’y aura pas de problèmes… Mais de son vivant ? Dommage ? Un peu plus que ça.

Je n’aurais pas du cliquer sur ces liens du Google Reader ce matin. Parfois, regarder dans l’abyme de ses souvenirs déprime, décourage. A quoi bon tenter de franchir des montagnes quand son histoire rappelle que l’on s’est vautré pleine plaine ? Tchernobyl laisse des traces en Ukraine 22 ans après. Mon Tchernobyl a moi, même date mais quelques années plus tard, en laissera toujours. Et après, les conditions climatiques les rendent plus ou moins douloureuses. Ce matin, ça me picote un peu beaucoup.
Une croix sur la montagne. C’est fou le nombre de croix que l’on trouve en montagne. Laissons-le coté religieux et mystique en dehors de ça : je trouve terriblement beau dans les paysages tourmentés de la haute montagne. Et si on reprend quelques instants le coté mystique, je trouve que cela redonne conscience de l’insignifiance d’une vie humaine individuelle, face à la grandeur de la montagne. Nous ne sommes rien, éphémère devant l’éternel de la montagne.

Dominique ne sera pas contente, mais j’ai voulu mettre en avant une chanson japonaise qui me tient à cœur, et qui va à merveille avec mon moral du jour.
Le dessin animé Jigoku Shojo. En français « la fille des enfers ». C’est un animé délicieux, mais à ne pas regarder quand le moral est à zéro. Une fille (des enfers) vous venge en votre nom, et envoie celui qui vous a fait du mal en enfer. En échange, votre âme est marquée, et vous passerez votre vie à savoir que quand celle-ci sera finie, vous irez en enfer. C’est joyeux.
Le générique de fin, Karinui, est la musique qui accompagne ce billet. A la fin de chaque épisode, on se laisse guider. Vidé.
On arrive au village des Marches. Village, il faut le dire vite. Là bas, on appelle ça un « Forest ». Quelques petites maisons de pierre. Qui surplombent la vallée du Champsaur – Valgaudemar.

Finalement, ce billet s’écrit assez vite… Je ne savais pas où j’irai. Revenons un peu sur la scène politiqueEuropéennes, régionales, les échéances se rapprochent. Sur deux scrutins dont personnes ne connaît les élus qui le représentent, lui, sa région, son département. Deux scrutins mal foutus, fait pour des professionnels de la politique et pour des apparatchiks. C’est facile d’être élu sur une liste. Il faut avoir les bons diplômes, ou les bons amis. Aller prendre les voix les unes après les autres, tout seul, c'est autre chose...
Dans ce sens, je suis extrêmement favorable au scrutin cantonal.

Européennes donc. Libération nous apprend que c’est la guerre au Centre entre Aubry et Hollande. Ca dépote. Les amis d’Hollande se sentent « humiliés ». Tout va bien au PS… Avec des jolis listes de parachutés : quand on est professionnel de la politique, il faut bien vivre (Peillon…), et assurer ses arrières au cas où on ne soit pas sur de bons lendemains (Fillipetti, l’ex verte – élue de Paris et futur ex député de Moselle…).
Enfin, on se moque du PS… J’attends de savoir ce qu’il va advenir de Dominique Paillé… L’UMP arrivera t’il à le recaser quelque part en position éligible ? Puisqu'incapable d'être élu sur son nom propre ?
Elections régionales ensuite. On sourit quelques minutes en lisant que Jean Sarkozy a remis en place Jean François Copé. Je parlais plus haut d’arrogance. Je pourrais aussi parler de coups de pied au cul qui se perdent. Je me contenterai juste de sourire : qu’il est doux, en République, d’être « fils de ». Cela permet bien des choses…

Je ne sais pas si je serai ou non actif pendant les régionales. Généralement, cela tombe chez moi avec les cantonales. Et comme j’ai dit plus haut, je privilégie ce scrutin. Mais en Languedoc Roussillon, les régionales seront importantes pour moi. Pour faire tomber Georges Frêche.
L’UMP fait voter ses militants pour choisir la tête de liste en Languedoc Roussillon. Je ne suis pas adhérent à l’UMP, donc je n’ai pas mon mot à dire. Par contre, aux amis que j’ai « qui en sont » (pauvres enfants), j’ai modestement donné mon avis… J’espère que ça sera Raymond Couderc qui sera le candidat de l’UMP. Le candidat contre Georges Frêche, car je ne crois ni en le Modem local, ni en aucune autre force politique contre Frêche.
Les autres candidats à la candidature à l’UMP ? Il parait que la candidature Castex est intéressante. Mais un énarque ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand, parachuté en Languedoc pour faire sa carrière politique, ça me branche moins qu’un Couderc enfant du pays. Le Maire de Palavas ? Sur le peu que j’en ai vu, je n’aime pas trop sa manière de faire de la politique. Très génération Frêche – Blanc sur la méthode. J’aimerais changer. Enfin, l’alésien Christophe Rivenq. Son fait d’arme ? Etre directeur de cabinet du Maire d’Alès. Je trouve que ça ne fait pas un Président de Région, être « dir cab de ». Ca fait trop apparatchik : exactement ce que je reproche à ce mode de scrutin régional.
Une crois encore...

Je vais quand même clore cette balade. Il commence à neiger… Je pourrais citer François Bayrou, pour qui Sarkozy « jette l’héritage gaulliste aux orties ». Ben oui, il n’en reste plus grand-chose, et dans les faits, et dans la méthode de faire de la politique et de concevoir le pouvoir. On a parlé du fiston…

Je n’ai pas parlé football. Ma joie que Marseille ait gagné Paris St Germain. Je constate que même mal en point, Lyon conserve toujours sa place de leader. Bordeaux, Marseille, maintenant Paris… La première place semble être un lieu sacré, toute personne s’en approchant brule instantanément. On croirait du Final Fantasy…
Par contre, je suis triste pour mes copains caennais, qui doivent être désespérés par la situation. Et je suis triste, et franchement inquiet, pour Saint Etienne. Perdre à la 94eme minute… La glissade, ou plutôt l’absence de cycles positifs, comme en vit en ce moment Auxerre ou Valencienne, Sochaux à un degrés moindre, ou le Mans en début de saison avant la chute, c’est quelque chose que je trouve inquiétant. Cela m’évoque le Racing club de Lens de la saison passé, en apnée dés le début de la saison. Incapable de prendre un peu d’air pour éviter la suffocation.
Pourtant St Etienne fait rêver en Coupe d’Europe. Et j’espère que les trois clubs restants arriveront en quart de finale de l’UEFA, pour nous faire rêver. Car n’en déplaise au triste arrogant Jean Michel Aulas, c’est la Coupe d’Europe qui fait rêver les foules et donne les plus beaux souvenirs. Dans ce sens là, il vaut mieux passer contre Twente que de se faire laminer à Barcelone. On parlait d’humilité plus haut…
Voilà, sur cette vallée je termine ce billet. Fouillis et touffu. Je ne respecte pas les conseils du copain Eric Mainville. Je ne fais pas court, je ne fais pas simple, et je ne traite pas un seul sujet à la fois. Mais je prends (un peu, des fois moins que d’autres) du plaisir. C’est important. Eric conseille d'en prendre, je ne suis pas donc tout mauvais.

Ce soir, on mangera un peu de soupe de clowns. On fête les 20 ans d'une bande de copains. Demain, on devrait être en meilleure forme. J’espère.

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