Yves Jégo ou le syndrome de Stockholm

Ou encore masochisme, je ne sais pas trop quoi titrer après avoir lu l'interview d'Yves Jégo dans le Figaro intitulé : "Je sors plus Sarkozyste que jamais de cette crise". Un moment de déni de la vérité et d'absence d'honneur et d'orgueil impressionant.

En résumé, c'est "il n'y a jamais eu de problèmes ni de divergences". Et quand je me suis fait humilié en direct devant des millions de français, c'était presque une chance. Et au final, celui qui a mis en place ce management par la peur et l'humiliation, je l'aime encore plus qu'avant... Quel grand homme. Va y fouette moi.

Je ne comprends pas comment ces femmes et hommes d'état acceptent cette humiliation. Et même en rajoutent, tout à la gloire de celui qui les en fait baver en ce moment. Je ne comprends pas cette absence d'orgueil de la part de personnes normalement hautement orgueilleuse. L'orgueil, justement, c'est ça qui normalement les fait avancer politiquement parlant. Et là, qu'avons nous ? Quelle triste image.

Certains se moqueront devant cette bassesse et ce manque de répondant. Personnellement, cela me fait soupirer, et me rend triste. C'est "ça", la politique, la haute politique. Martinon hier, Jégo aujourd'hui, humiliés, mais qui restent devant les caméras "les premiers supporters de leur tortionnaire" ? Se faire cracher dessus, et mais quand même se penser pour essuyer les chaussures du cracheur, et dire à tout le monde qu'on est ravi de l'avoir fait...
Après, peut être n'est ce qu'une sorte, que je trouve surprenante, de l'opportunisme...

Je pourrais conclure avec de la psychologie du samedi matin. Il parait qu'il est difficile de détester le tortionnaire qui vous a fait souffrir, surtout quand vous l'avez aimé par avant. Difficile de rejeter le démon qui se cachait derrière ce qu'on a pris auparavant pour un ange. Peut être ce constat s'applique aussi à moi. Et à tout le monde.

Avons nous tous quelque chose en nous d'Yves Jégo ? Peut être... (mais on ne donne pas une interview au Figaro pour dire combien celle ou celui qui nous a fait souffrir est formidable...)

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