Robert Louis Dreyfus, Hénin Beaumont... Soupirs sur la plage

Y aurait tellement de sujets à évoquer ce matin… Hénin Beaumont notamment, et ce Front Républicain qui n’octroie qu’un petit 52 % à « la bonne liste pour qui il faut voter ». La République n’est pas grand-chose visiblement… Il y aurait aussi ce projet de taxe carbone. Une nouvelle fois, c’est le ménage moyen qui sauvera la planète, par le biais de ce nouvel impôt qui rognera un peu plus son pouvoir d’achat, et qui permettra à l’Etat de supprimer fièrement la Taxe Professionnelle des entreprises…
Mais ce qui m’obsède, c’est la disparition de Robert Louis Dreyfus


La photo est prise hier sur les plages du Grand Travers, entre la Grande Motte et Carnon. Aujourd’hui, le Tour de France arrive dans ces coins. J’espère qu’ils auront beau temps. Nous, ce fut un grand soleil et belle chaleur. Si ce n’est, subrepticement, quelques nuages noirs entrainant quelques minutes d’une froide et rafraichissante pluie estivale. Tropical le climat en ce moment, dans le Sud de la France… Car une fois le nuage parti et la tempête passée, la chaleur revient comme si elle n’était jamais partie…

Sur la plage, j’ai l’habitude de lire. Je ne fais que ça. Courir nu sur la plage, je pourrais mais mon physique, ainsi que la morale, me le déconseillent. Et puis jouer dans l’eau, mouais bof. Après on pègue. Et revenir dans le sable tout péguant pour ensuite ressembler à une escalope milanaise n’est pas ce que je préfère…
Alors je lis. Peu de net par contre, le sable vient se mettre dans le clavier coulissant de mon téléphone, merci bien…

Et hier, la lecture était essentiellement sur les trois points évoqués plus haut. La taxe Carbone...
J’ai acheté le JDD aussi, avec l’édifiante interview de Jean Louis Borloo, qui annonce clairement un nouvel impôt qui frappera la France moyenne, les ménages. Pour « sauver le monde ». Pendant ce temps, les entreprises seront délestées de leur taxe professionnelle. Et c’est bien connu, c’est le crétin qui prend sa voiture pour venir au boulot le lundi matin qui pollue…
J’en parlerai plus haut. J’avais de toutes manières déjà dit ce que je pensais de la blague du Grenelles de l’environnement. Mais tout le monde semblait d’accord, alors bon…

Hénin-Beaumont aussi. Hier c’était donc le Front Républicain qui devait sauver la République. On a vu le résultat. 52 %, à peine 300 voix d’écart. C’est ça le Front Républicain maintenant, un pétard mouillé qui fait peut être peur aux enfants. Mais après ?
La blogosphère donne de bons billets sur le sujet ce matin. Pour Hypos, Hénin Beaumont est la défaite de notre système politique. : « à n'en pas douter et dans fort peu de temps, cet assemblage hétéroclite provoquera des guerres de tranchées au sein de cette fausse majorité qui sera bien incapable alors de proposer aux Héninois autre chose qu'un désolant spectacle ».
Pour Skeptikos c’est une victoire du Front. Mais lequel ? J’ai tendance à penser qu’au final, c’est le deuxième qui a gagné, ou n’a pas perdu, c’est selon. Mais le « Front Républicain »… ?
Toréador frappe une nouvelle fois juste. Avec ce même commentaire : tout ce Front et ce battage pour juste 52%... Et cette question cruelle : « Et si le FN empêchait la Gauche gouvernementale de se focaliser sur sa propre et inéluctable disparition ? ». Toujours agiter le chiffon de la haine et du Front National…

D’ailleurs, est ce que cette « victoire » permettra à Hénin Beaumont d’éviter de basculer dans la haine (Disparitus) ? J’ai l’impression, encore et toujours, que c’est, dans ce cas précis, l’ancienne municipalité (de gauche) qui a failli faire basculer Hénin Beaumont dans la haine. La haine de la politique, la haine de cette République qui produit ce type d’élu. Et que ceux sont finalement les élus et hommes politiques théoriquement respectables et républicains qui fournissent de l’engrais à « la haine » en se comportant de manière détestable.
Je mets dans le vocable « haine » employé par l’ami Disparitus le Front National bien sur, mais aussi tous ces partis d’extrême gauche dont le discours et l’idéologie me sont autant antipathiques que celles de l’extrême droite. Se faire inviter au Grand Journal n’étant pas forcément une marque de respectabilité…

Non, Hénin Beaumont est un symptôme fort de la maladie dont est victime notre République. On lui a donné un peu d’homéopathie ce week-end. Je ne suis pas sur que cela soigne radicalement et efficacement à long terme. Mais bon, « la République est sauvée »… Pour l’instant, tout va bien. Je constate juste qu’on a beaucoup crié au loup, mais que peu n’ont relevé pourquoi il y a eu risque de loup…
La prochaine fois peut être ?
Retour sur la plage, et retour à l’OM… Ce matin, je n’ai décidément pas le cœur au boulot. Hénin Beaumont et la manière dont les élites françaises se cachent les yeux pour ne pas voir la misère est une raison de mon découragement ce matin. La disparition de Robert Louis Dreyfus en est une autre… Et là attention, je vais reparler de la mort et tout et tout, ça va être joyeux…

Robert Louis Dreyfus est une des personnes les plus riches du monde. Il est mort d’une leucémie. Comme moi-même les plus puissants ne peuvent en réchapper. Je ne vais pas ressortir mon laïus sur notre mortalité à tous… Mais voilà, cela relativise beaucoup de chose. Et quelque part même l’avenir de l’OM, mais de ça il sera question plus tard…
Aujourd'hui, un peuple pleure un membre de sa famille. Ca fera moins la une des télévisions que la mort de Mickael Jackson, je crois que pour certains elle sera plus marquante. D'ailleurs, Mickael Jackson... Oui, il y aurait beaucoup de choses à dire encore, sur le traitement médiatique envahissant, mais... Plus tard.

Robert Louis Dreyfus et moi, supporter amoureux de l’OM, c’est une histoire compliqué. C’est pour ça, aussi, que sa disparition me laisse un grand vide, une grande tristesse. Ici, j’écris que les décisions de RLD auront tué l’OM. Là, je le défends, lui disant merci du fond de mon cœur, m’engueulant aussi avec des copains de ouèbe par la même occasion… C’est ça, c’est la passion marseillaise, faites de contradiction et d’excès. Comme nos relations avec Robert Louis Dreyfus.
RLD, c’est ça. C’est un peu l’oncle de la famille avec qui le repas se finis souvent mal, parce qu’on se boulègue, on se chamaille. Des fois, on ne se parle plus d’une semaine. Et puis on se revoit, l’œil mauvais. Mais au fond de tout ça, on s’aime profondément. Aussi parce qu’on est de la même famille…

RLD, c’est ça, c’est ce vieil oncle qui aimerait que tu lui dises que tu l’aimes, mais qui te cherche quand même des poux sur le crane chauve. C’est celui que l’on sait compétent, mais qui accumule les cagades. C’est tout ça, c’est la haine et l’amour dans une même assiette. Mais pas dans le sens relation amoureuse, non. Mais relation familiale, celles qui sont compliqués, mais dans lesquelles il y a toujours en filigrane cette affection sans laquelle tout se brise.
Je remets ce stade en deuil, mais pour celui qui est parti. En l’honneur de cet oncle qui nous a donné à tous beaucoup d’amour, et on ne lui a pas souvent rendu.
Pour ma part, je ne cache pas une certaine fierté. C’est d’avoir écrit combien je remerciais RLD avant sa disparition. Je n’ai jamais caché mes réticences ou mes divergences avec ses choix. Et je le pense responsable de beaucoup de remous dans le club. Mais je sais que sans lui, le club disparaissait.

Donc pour m’avoir permis de rêver, même sans titre au bout, mais avec des soirées merveilleuses, des moments de grandes joies ou d’immenses peines, merci. Et puisse l’OM continuer de vivre sans lui, comme il vit depuis que des gloires comme Goethals ou Leclerc sont parties…

Et cette conclusion que je me suis faite hier. Cruelle. Robert Louis Dreyfus n’aura rien gagné avec l’OM de son vivant. Si, cette saison, l’Olympique de Marseille gagnait un titre ? Pour lui là haut ? Ce serait un épilogue cruellement merveilleux… Et ça serait le meilleur des hommages, et le plus beaux des remerciements…

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