En tant qu’élu local, j’aurais connu les inondations et les incendies dans mon village. Vais-je connaître une pandémie sanitaire ?
Je ne parle pas souvent de mon mandat d’élu. Parce que pleins de choses. Entre autre car la politique municipale n’est pas un sujet dont j’ai envie de parler ici. Si je dois le faire, je le ferai ailleurs.
Ce n’est pas vraiment de la politique de la commune ou de mes petits copains élus que je vais parler. Mais de cette fameuse grippe A dont on nous rabat les oreilles, pour ceux qui ne peuvent pas se passer d’écouter l’actualité, même en vacances…
Le mardi, c’est réunion du groupe majoritaire. Essentiellement le maire, ses adjoints. Et pi moi qui vient, pas adjoint mais vice président d’une communauté de communes, c’est bien aussi même si on n’a pas une jolie et lourde écharpe bleue blanc rouge. Et donc hier notre secrétaire générale nous a exposé le plan anti grippe A que la commune présentera à la Préfecture. J’ai trouvé ça, comment dire… Science fictionnesque…Et pourtant...
J’ai été marqué par toutes les mesures exceptionnelles et d’urgence qui seront prises. Fermeture des écoles et des crèches (je suis concerné par ce deuxième point). Limitation des déplacements. Personnel minimum à la Mairie, suivant une liste des « services vitaux ». Parmi ses services vitaux, il y aura le ramassage des ordures ménagères. Cela me concerne car c’est aussi « intercommunal », mais dans le cas d’urgence, ça sera le Maire (donc le village) qui pilotera directement ce service.
Et puis bien sur les commandes de masques. Anticipées car cela risque d’être rude et peur que cela manque. Et au-delà de la mairie, l’obligation de maintenir une certaine activité économique. La déchetterie ne serait ouverte qu’un jour par semaine pour permettre l’activité économique. Une boulangerie devra rester ouverte, idem pour les pharmacies… Et un sentiment, vraiment, d’entrer dans une période de guerre.
Honnêtement, comme ça, quand on sait qu’en tant qu’élu local, on sera en première ligne, ça fait peur. Ca fait peur pour pleins de choses. Car cela parait énorme pour une simple grippe. A moins que ça soit un peu plus qu’une simple grippe, et alors dans ce cas…
Je passe le fait que l’interdiction des regroupements fera que oualou les matchs de foot. Mais en tant, entre autre, que « responsable du personnel » de la communauté de communes dont je suis vice président, et avec l’obligation que j’ai de protéger mon personnel, ben ça fout les chocottes.
Depuis le début, je me demande si les pouvoirs publics n’en font pas un peu de tonnes. Je revois Mattéï en polo vert au bord de sa piscine pendant que les vieux mourraient de chaud dans les maisons de retraite. Je pense à mon défunt lundi de Pentecôte, victime de la canicule. Et je me demande si le principe de précaution n’est pas un peu poussé à l’extrême. François Fillon ne niait pas cet état de fait : « si on n’avait rien fait, on serait critiqué d’inaction. Là on fait, on est critiqué de trop en faire. Donc bon, votre avis… », voilà en gros ce qu’il disait il y a peu. Sur le fond, il n’a pas tort. Mais quand même…
J’ai une théorie à ce sujet, ou plutôt un pronostic. Actuellement, la France ne regarde que peu la télé et les infos. Plages, repas dehors, balade en forêt, vive l’été. Mais à la rentrée…
Les télés ne vont parler que de ça. Et je crains que la psychose ne soit plus douloureuse que la grippe elle-même. Les pharmacies prises d’assaut. Un premier mal de gorge ? Ouh là là, vite les urgences. Le petit bout de chou qu’il est trop beau éternue ou a mal à la tête pour ne pas aller à l’école ? Vite, le toubib !
Et un emballement exponentiellement proportionnel à la propagation et au danger de la grippe A… Bref, un beau bordel en perspective, tranquillement préparée par nos élites en ce moment.
Je ne sais pas ce qu’il fallait faire, je ne sais pas ce qu’il faut faire. J’ai juste peur qu’on en fasse des tonnes en ce moment. Et qu’on le paye à la rentrée…
Enfin, on verra bien. On en reparlera quand je l’aurais, cette grippe… (soupir)
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