Ainsi le 22 Juin, le Président Soleil entrera à Versaille pour se faire mousser. Triomphe Romain dans les ors de la Monarchie dans le cadre de la République : entrechocs historiques et pataquès politique.
Et forcément, sur la blogosphère, ça gueule. Notamment parmi les Left-blogs. Nicolas, SarkoFrance, le Privilégié, Gaël par exemple, qui demandent aux députés PS de boycotter ce congrès.
Mes copains bloggueurs sont influents : les députés PS songent sérieusement à boycotter ce caprice présidentiel . Caprice à 250 000 euros rappelle justement Olivier Porret (qui appelle aussi au boycott). Quand le gasoil repasse au dessus de 1 euro le litre et que la déclaration d’impôts est partie, cela flatte le poujadisme à l’intérieur de nos intestins…
Je songeais également à relayer moi cet appel au boycott en début de week-end. Pas auprès des élus de gauche, non. Mais auprès de ceux de mon camp, à droite, qui trouvent ce culte de la personnalité dangereux, et ce congrès profondément et indécemment inutile.
Et puis je suis allé courir. Le soleil fort sans doute, mais en courant, je réfléchis… Y a que ça à faire quand on court, réfléchir. Et puis non, je ne suis plus sur que le boycott soit vraiment une bonne idée… Pour plusieurs raisons.
D’abord, le fait que le Président puisse s’exprimer devant le congrès… L’idée me dérange. Pourtant, je trouvais con de chez con le fait que le Président puisse faire lire au Premier Ministre une lettre aux députés et sénateurs. Et que ces derniers soient dans l’obligation de l’écouter debout. Ridicule grandiloquence. Mais bon, le Président ne préside pas les assemblées, et je trouve la séparation des pouvoirs suffisamment importante pour ne pas avoir le Président à l’intérieur des Assemblées, image bandante pour certains, mais dérangeante pour moi.
Et puis on a vu comment le Président considère les assemblées. Cf l’épisode HADOPI…
Finalement, la révision constitutionnelle est passée. De peu. Merci Jack Lang. Donc le Président a le droit de s’exprimer devant le Congrès. J’aurais aimé que ça soit pour quelque chose d’important, de solennel. Que la parole présidentielle garde un peu de cette valeur quasi divine. Qu’il s’exprime devant le Congrès pour justifier la participation (ou non participation) à une guerre par exemple. J’aurais bien vu Chirac expliquer en 2003 pourquoi ne pas partir en Irak, ou Mitterrand pourquoi partir au début des années 90. J’aurais compris que Sarkozy s’exprime pour le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, ou pour la ratification du Traité de Lisbonne (quand bien même je sois opposé à ces deux points).
Mais que le Président se serve de ce joujou constitutionnel pour un pur caprice politicien, pour se faire mousser après une non-défaite aux élections européennes, je trouve ça purement scandaleux, indécent, indigne. Et je suis écœuré de voir comment on dénigre la fonction présidentielle par ce genre de jeu politichien. Que le Président de la République utilise les Assemblées comme faire valoir, c’est indigne de la fonction présidentielle.
Après, faut il boycotter ce caprice ? Au départ, je trouvais ça tellement grossier comme démarche de venir se faire mousser devant les assemblées (250 k€ le moussage, rappelons le…) que le boycott m’aurait paru une juste réponse. Et puis… Et puis non en fait, je n’en suis plus très sur.
D’abord un fait établi. Ça en emmerde certains, à moi aussi des fois, mais Nicolas Sarkozy est Président de la République. Le combattre politiquement oui. Condamner ses attitudes quand elle porte atteinte à la France ou l’image qu’on se fait de la politique et d’un Président de la République, oui. Je ne suis pas avare de critique... Mais contribuer à salir davantage cette image, non. Et l’image d’un Président boycotté par une partie de ses députés, je crains de la voir. Que ce Président s’appelle Sarkozy, Chirac, Bayrou, même Royal.
Ensuite quelle sera l’image d'un boycott auprès d'une population qui n’est pas autant politisé que nous nous le sommes ? « ils ne viennent pas ? ils sont mauvais joueurs… ou lâches… bandes de cons, j’irai pas voter la prochaine fois ! ». En ajoutant le fait que l'absentéisme parlementaire est une polémique marronnier souvent agitée (accompagnée des indemnités d'élus que touchent un député, poujadisons à fond à fond à fond...).
N’oublions pas que nous sommes nous passionnés de politique. Mais nous sommes une minorité… Et l’image lancée dans le pays n’est pas forcément celle que nous nous avons. Et Nicolas Sarkozy, pour le pays, est quand même LE Président de la République.
Et en plus les urnes ne l’ont pas sanctionné, alors que certains l’espérait, et que moi je le pensais.
Après, je dis ça… Si j’étais un député, je serai sans doute avec les rouscailleurs type Dupont-Aignan, Mariton, ou le petit Tardy (la bonne surprise d’HADOPI). Les un peu ronchons rebelles à deux francs cinquante. Dans mon travail ou mes fonctions électives, je suis un peu comme ça aussi… Quand ça ne me plait pas, ben j’ai du mal à aller avec le sourire et la poignée de main affable. Il n’y a pas longtemps, j’étais invité à un pot avec champagne pour fêter quelque chose que je condamnais fermement. Ben j’ai bu un verre d’eau et je me suis barré… Mauvaise tête le Faucon des fois…
Qu’est ce que je ferai si j’étais député ? Avec le même logiciel ronchon qui est le mien en ce moment, j’aurais fait comme Pape Diouf : j’aurais envoyé un certificat médical. Les tripes qui parlent. Mais la raison m’imposerait d’être présent, car on ne peut pas s’opposer en étant dehors.
Quelque part, je suis emmerdé sur cette histoire de boycott. Mais je crois que c’est comme l’abstention. On croit lancer un message en allant pas voter, mais en fait on se tire la balle dans le pied au final. On ne s’en rend pas compte de suite…
Je ne sais pas si les députés qui boycotteront seront plus audibles ou plus plausibles. Surtout ceux de gauche, pas au faîte de leur gloire niveau crédibilité en ce moment.
Donc je ne sais pas. Un billet long pour finir par un « je ne sais pas ». Samedi j’étais favorable au boycott. Hier plus du tout. Et aujourd’hui, ben je ne sais pas… Je me garde encore la semaine pour réfléchir, d’accord ?
Et forcément, sur la blogosphère, ça gueule. Notamment parmi les Left-blogs. Nicolas, SarkoFrance, le Privilégié, Gaël par exemple, qui demandent aux députés PS de boycotter ce congrès.
Mes copains bloggueurs sont influents : les députés PS songent sérieusement à boycotter ce caprice présidentiel . Caprice à 250 000 euros rappelle justement Olivier Porret (qui appelle aussi au boycott). Quand le gasoil repasse au dessus de 1 euro le litre et que la déclaration d’impôts est partie, cela flatte le poujadisme à l’intérieur de nos intestins…
Je songeais également à relayer moi cet appel au boycott en début de week-end. Pas auprès des élus de gauche, non. Mais auprès de ceux de mon camp, à droite, qui trouvent ce culte de la personnalité dangereux, et ce congrès profondément et indécemment inutile.
Et puis je suis allé courir. Le soleil fort sans doute, mais en courant, je réfléchis… Y a que ça à faire quand on court, réfléchir. Et puis non, je ne suis plus sur que le boycott soit vraiment une bonne idée… Pour plusieurs raisons.
D’abord, le fait que le Président puisse s’exprimer devant le congrès… L’idée me dérange. Pourtant, je trouvais con de chez con le fait que le Président puisse faire lire au Premier Ministre une lettre aux députés et sénateurs. Et que ces derniers soient dans l’obligation de l’écouter debout. Ridicule grandiloquence. Mais bon, le Président ne préside pas les assemblées, et je trouve la séparation des pouvoirs suffisamment importante pour ne pas avoir le Président à l’intérieur des Assemblées, image bandante pour certains, mais dérangeante pour moi.
Et puis on a vu comment le Président considère les assemblées. Cf l’épisode HADOPI…
Finalement, la révision constitutionnelle est passée. De peu. Merci Jack Lang. Donc le Président a le droit de s’exprimer devant le Congrès. J’aurais aimé que ça soit pour quelque chose d’important, de solennel. Que la parole présidentielle garde un peu de cette valeur quasi divine. Qu’il s’exprime devant le Congrès pour justifier la participation (ou non participation) à une guerre par exemple. J’aurais bien vu Chirac expliquer en 2003 pourquoi ne pas partir en Irak, ou Mitterrand pourquoi partir au début des années 90. J’aurais compris que Sarkozy s’exprime pour le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, ou pour la ratification du Traité de Lisbonne (quand bien même je sois opposé à ces deux points).
Mais que le Président se serve de ce joujou constitutionnel pour un pur caprice politicien, pour se faire mousser après une non-défaite aux élections européennes, je trouve ça purement scandaleux, indécent, indigne. Et je suis écœuré de voir comment on dénigre la fonction présidentielle par ce genre de jeu politichien. Que le Président de la République utilise les Assemblées comme faire valoir, c’est indigne de la fonction présidentielle.
Après, faut il boycotter ce caprice ? Au départ, je trouvais ça tellement grossier comme démarche de venir se faire mousser devant les assemblées (250 k€ le moussage, rappelons le…) que le boycott m’aurait paru une juste réponse. Et puis… Et puis non en fait, je n’en suis plus très sur.
D’abord un fait établi. Ça en emmerde certains, à moi aussi des fois, mais Nicolas Sarkozy est Président de la République. Le combattre politiquement oui. Condamner ses attitudes quand elle porte atteinte à la France ou l’image qu’on se fait de la politique et d’un Président de la République, oui. Je ne suis pas avare de critique... Mais contribuer à salir davantage cette image, non. Et l’image d’un Président boycotté par une partie de ses députés, je crains de la voir. Que ce Président s’appelle Sarkozy, Chirac, Bayrou, même Royal.
Ensuite quelle sera l’image d'un boycott auprès d'une population qui n’est pas autant politisé que nous nous le sommes ? « ils ne viennent pas ? ils sont mauvais joueurs… ou lâches… bandes de cons, j’irai pas voter la prochaine fois ! ». En ajoutant le fait que l'absentéisme parlementaire est une polémique marronnier souvent agitée (accompagnée des indemnités d'élus que touchent un député, poujadisons à fond à fond à fond...).
N’oublions pas que nous sommes nous passionnés de politique. Mais nous sommes une minorité… Et l’image lancée dans le pays n’est pas forcément celle que nous nous avons. Et Nicolas Sarkozy, pour le pays, est quand même LE Président de la République.
Et en plus les urnes ne l’ont pas sanctionné, alors que certains l’espérait, et que moi je le pensais.
Après, je dis ça… Si j’étais un député, je serai sans doute avec les rouscailleurs type Dupont-Aignan, Mariton, ou le petit Tardy (la bonne surprise d’HADOPI). Les un peu ronchons rebelles à deux francs cinquante. Dans mon travail ou mes fonctions électives, je suis un peu comme ça aussi… Quand ça ne me plait pas, ben j’ai du mal à aller avec le sourire et la poignée de main affable. Il n’y a pas longtemps, j’étais invité à un pot avec champagne pour fêter quelque chose que je condamnais fermement. Ben j’ai bu un verre d’eau et je me suis barré… Mauvaise tête le Faucon des fois…
Qu’est ce que je ferai si j’étais député ? Avec le même logiciel ronchon qui est le mien en ce moment, j’aurais fait comme Pape Diouf : j’aurais envoyé un certificat médical. Les tripes qui parlent. Mais la raison m’imposerait d’être présent, car on ne peut pas s’opposer en étant dehors.
Quelque part, je suis emmerdé sur cette histoire de boycott. Mais je crois que c’est comme l’abstention. On croit lancer un message en allant pas voter, mais en fait on se tire la balle dans le pied au final. On ne s’en rend pas compte de suite…
Je ne sais pas si les députés qui boycotteront seront plus audibles ou plus plausibles. Surtout ceux de gauche, pas au faîte de leur gloire niveau crédibilité en ce moment.
Donc je ne sais pas. Un billet long pour finir par un « je ne sais pas ». Samedi j’étais favorable au boycott. Hier plus du tout. Et aujourd’hui, ben je ne sais pas… Je me garde encore la semaine pour réfléchir, d’accord ?
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