Si je devais me la jouer analyste politique sur zinfluent, j’écrirais un billet avec ce titre suivant : la défaite de l’anti sarkozysme. Car les résultats de hier soir me font cet effet là. Nonobstant un taux d’abstention qui devrait amener chacun à relativiser les victoires ou échecs de hier soir, les scores obtenus démontent les stratégies d’opposition frontale et brutale. Pavlovienne diront certains.
Hier soir, j’étais autour d’un barbecue et d’une piscine quand sont tombés les résultats. Le taux d’abstention ne ma pas surpris. Il est néanmoins énorme, et devrait appeler les responsables politiques à une remise en question brutale. Parce que certains semblent oublier que c’était ce genre de symptômes qui a ouvert la voie au 21 Avril 2002…
Ensuite, le score de l’UMP et du PS. Un gouffre béant entre les deux. Je ne voyais pas le PS aussi bas. Et à contrario, je n’imaginais pas l’UMP aussi haut. Et puis le Modem… Le billet de l’Hérétique exprime, avec une fibre militante et partisane, ce que peut avoir sur le cœur un militant Modem. C’est un très bon billet qu’il a écrit.
A contrario là encore, ceux sont les Verts qui profitent de la faiblesse du Modem. Le coup du débat de jeudi soir ? Est-ce que ça compte beaucoup ça… ? A lire certaines réactions sur les blogs, et à voir le résultat final, ça compte oui, sans doute.
Je passe sur le pari réussi de Mélenchon, sur la faiblesse des extrêmes. Mais pas sur un sentiment que j’ai qu’il est quand difficile de tirer des plans sur la comète à partir d’une élection européenne. D’autant plus quand l’abstention est record. En effet, si les élections européennes avaient de réelles conséquences sur la politique nationale, ça aurait été Charles Pasqua et non Nicolas Sarkozy qui auraient été élu président de la République (remember 1999’). Quand à la gauche, elle serait fédérée autour du PRG et de Bernard Tapie, et le PS n’existerait déjà plus (1994’). Nicolas rappelle que trois ans après, le PS gagne les élections législatives. Et trois ans après 1999', Sarkozy attaque son ascension de l'Elysée en étant numéro deux du gouvernement Raffarin.
Donc dire que le PS ou que Bayrou est mort est autant idiot que d’avoir dit en 1999’ que Sarkozy était fini…
Pour autant, je ne peux m’empêcher de penser que l’anti sarkozysme a montré, une nouvelle fois, ces faibles limites. François Bayrou, le NPA et son frérot FN, à un degré moindre le PS, a voulu jouer le vote sanction à la politique de Sarkozy. C’est très vrai pour François Bayrou, dont toutes les analyses du jour valident le fait qu’il s’est totalement trompé de combat. Hors sujet dirait le professeur.
A qui a profité le vote ? L’UMP et Europe Ecologie. Europe Ecologie dont son leader était soupçonné de collusion sarkozyste violente. Et l’UMP, qui finalement aura peut être profité de l’anti sarkozysme ambiant, en fédérant autour de ce vote des gens qui auraient pu être tentés par Libertas, DLR, ou même le Modem…
Finalement l’anti sarkozysme n’a pas fonctionné. Pire, il a sans doute été quelque peu sanctionné. Par un vote qui allait à Europe Ecologie, dont la campagne a été force de proposition plus que d’opposition. Par un vote renforcé autour de l’UMP et de son chef.
S’il y a une leçon à tirer, il me semble que c’est celle là. Martine Aubry disait dans une élégante formule qu’elle voulait être « proposante numéro un ». Chiche ais-je envie de lui dire. Parce que je crois que l’anti sarkozysme est plus que jamais hors sujet, hors de propos, et totalement contre productif. Il est possible qu’à gauche, il y ait radicalisation. Auquel cas Nicolas Sarkozy n’a aucun soucis à se faire pour 2012.
Et à droite… Je crois qu’à droite, une autre politique, ou plutôt manière de faire de la politique, est possible. Je rêve souvent d’un scénario où le remaniement, ou les évènements, poussent dehors de gens que j’aime bien au gouvernement. Alliot-Marie, Wauquiez, Kosciusko-Morizet… Fillon qui n’en pourrait plus et qui jetterai l’éponge. Borloo qui redeviendrait ce trublion efficace d’avant 2007. Et rejoignant ainsi hors du gouvernement Juppé, Seguin, Dupont Aignan, Barouin, Villepin aussi… Mais ce scénario me parait difficile, la fenêtre de tir n’existe pas. Pour l'instant…
Alors il y a un dernier point que je ne vois pas évoquer à beaucoup d’endroit… Sur la lecture des résultats, on parle de la victoire de Sarkozy. Oui, mais en cas de deuxième tour, combien de réserves de voix pour l'UMP ? PS + Europe Ecologie, ça fait déjà 32 %. Et j’ai l’impression qu’à part l’UMP, c’est morne plaine. Sarkozy a pu compter à la présidentielle sur des voix de Bayrou, les voix centristes libérales. Mais ces dernières font déjà parti des 28 % de ce scrutin… Et je n’ai pas l’impression que les voix de Libertas ou le FN soient énormes pour renflouer l’UMP à sa droite…
J’ai dit plus haut qu’il était idiot de tirer des conclusions nationales… Mais j’ai peur, pour la droite, que les régionales de l’an prochain ne se révèlent pas si brillantes que ça. On reviendra sur de l’élection à deux tours. Et sur mon Languedoc Roussillon par exemple (où je soutiendrai Couderc sans état d’âme pour faire battre Georges Frêche), je n’ai pas l’impression d’une réserve de voix gargantuesque…
Finalement, on parle beaucoup. Sur un scrutin européen qui n’a jamais d’incidence nationale, et qui se base sur une participation d’une faiblesse évidente… Deux raisons pour jeter à la poubelle du net mon analyse du lundi matin…
Qui se terminera finalement par une image de l’Europe que j’aime. Celle des peuples, des pays. Cette fois ci Rome, un souvenir d’un voyage il y a quelques mois… Rome, c’était là que tout avait commencé en Europe aussi, non ?
Hier soir, j’étais autour d’un barbecue et d’une piscine quand sont tombés les résultats. Le taux d’abstention ne ma pas surpris. Il est néanmoins énorme, et devrait appeler les responsables politiques à une remise en question brutale. Parce que certains semblent oublier que c’était ce genre de symptômes qui a ouvert la voie au 21 Avril 2002…
Ensuite, le score de l’UMP et du PS. Un gouffre béant entre les deux. Je ne voyais pas le PS aussi bas. Et à contrario, je n’imaginais pas l’UMP aussi haut. Et puis le Modem… Le billet de l’Hérétique exprime, avec une fibre militante et partisane, ce que peut avoir sur le cœur un militant Modem. C’est un très bon billet qu’il a écrit.
A contrario là encore, ceux sont les Verts qui profitent de la faiblesse du Modem. Le coup du débat de jeudi soir ? Est-ce que ça compte beaucoup ça… ? A lire certaines réactions sur les blogs, et à voir le résultat final, ça compte oui, sans doute.
Je passe sur le pari réussi de Mélenchon, sur la faiblesse des extrêmes. Mais pas sur un sentiment que j’ai qu’il est quand difficile de tirer des plans sur la comète à partir d’une élection européenne. D’autant plus quand l’abstention est record. En effet, si les élections européennes avaient de réelles conséquences sur la politique nationale, ça aurait été Charles Pasqua et non Nicolas Sarkozy qui auraient été élu président de la République (remember 1999’). Quand à la gauche, elle serait fédérée autour du PRG et de Bernard Tapie, et le PS n’existerait déjà plus (1994’). Nicolas rappelle que trois ans après, le PS gagne les élections législatives. Et trois ans après 1999', Sarkozy attaque son ascension de l'Elysée en étant numéro deux du gouvernement Raffarin.
Donc dire que le PS ou que Bayrou est mort est autant idiot que d’avoir dit en 1999’ que Sarkozy était fini…
Pour autant, je ne peux m’empêcher de penser que l’anti sarkozysme a montré, une nouvelle fois, ces faibles limites. François Bayrou, le NPA et son frérot FN, à un degré moindre le PS, a voulu jouer le vote sanction à la politique de Sarkozy. C’est très vrai pour François Bayrou, dont toutes les analyses du jour valident le fait qu’il s’est totalement trompé de combat. Hors sujet dirait le professeur.
A qui a profité le vote ? L’UMP et Europe Ecologie. Europe Ecologie dont son leader était soupçonné de collusion sarkozyste violente. Et l’UMP, qui finalement aura peut être profité de l’anti sarkozysme ambiant, en fédérant autour de ce vote des gens qui auraient pu être tentés par Libertas, DLR, ou même le Modem…
Finalement l’anti sarkozysme n’a pas fonctionné. Pire, il a sans doute été quelque peu sanctionné. Par un vote qui allait à Europe Ecologie, dont la campagne a été force de proposition plus que d’opposition. Par un vote renforcé autour de l’UMP et de son chef.
S’il y a une leçon à tirer, il me semble que c’est celle là. Martine Aubry disait dans une élégante formule qu’elle voulait être « proposante numéro un ». Chiche ais-je envie de lui dire. Parce que je crois que l’anti sarkozysme est plus que jamais hors sujet, hors de propos, et totalement contre productif. Il est possible qu’à gauche, il y ait radicalisation. Auquel cas Nicolas Sarkozy n’a aucun soucis à se faire pour 2012.
Et à droite… Je crois qu’à droite, une autre politique, ou plutôt manière de faire de la politique, est possible. Je rêve souvent d’un scénario où le remaniement, ou les évènements, poussent dehors de gens que j’aime bien au gouvernement. Alliot-Marie, Wauquiez, Kosciusko-Morizet… Fillon qui n’en pourrait plus et qui jetterai l’éponge. Borloo qui redeviendrait ce trublion efficace d’avant 2007. Et rejoignant ainsi hors du gouvernement Juppé, Seguin, Dupont Aignan, Barouin, Villepin aussi… Mais ce scénario me parait difficile, la fenêtre de tir n’existe pas. Pour l'instant…
Alors il y a un dernier point que je ne vois pas évoquer à beaucoup d’endroit… Sur la lecture des résultats, on parle de la victoire de Sarkozy. Oui, mais en cas de deuxième tour, combien de réserves de voix pour l'UMP ? PS + Europe Ecologie, ça fait déjà 32 %. Et j’ai l’impression qu’à part l’UMP, c’est morne plaine. Sarkozy a pu compter à la présidentielle sur des voix de Bayrou, les voix centristes libérales. Mais ces dernières font déjà parti des 28 % de ce scrutin… Et je n’ai pas l’impression que les voix de Libertas ou le FN soient énormes pour renflouer l’UMP à sa droite…
J’ai dit plus haut qu’il était idiot de tirer des conclusions nationales… Mais j’ai peur, pour la droite, que les régionales de l’an prochain ne se révèlent pas si brillantes que ça. On reviendra sur de l’élection à deux tours. Et sur mon Languedoc Roussillon par exemple (où je soutiendrai Couderc sans état d’âme pour faire battre Georges Frêche), je n’ai pas l’impression d’une réserve de voix gargantuesque…
Finalement, on parle beaucoup. Sur un scrutin européen qui n’a jamais d’incidence nationale, et qui se base sur une participation d’une faiblesse évidente… Deux raisons pour jeter à la poubelle du net mon analyse du lundi matin…
Qui se terminera finalement par une image de l’Europe que j’aime. Celle des peuples, des pays. Cette fois ci Rome, un souvenir d’un voyage il y a quelques mois… Rome, c’était là que tout avait commencé en Europe aussi, non ?
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