Les drapeaux sont de sortie

Depuis la sortie de Nicolas Sarkozy sur le ministère de l'immigration & de l'identité nationale, rien ne va plus. Parler de la France et de son drapeau fait peur et fait sale. Du moins quand on entend les réactions disproportionnées aux derniers meeting de Ségolène Royal, qui sans renchérir, reprend ce thème assez fort sur la France, son identité, ses valeurs, son drapeau.

Je ne vais pas faire dans le long et dans le lyrique. Max Gallo parle de la France avec énormément plus de talent que moi même. Mais le seul message, personnel, que je veux faire passer, c'est que personnellement, j'aime la France. J'aime ses couleurs, j'aime ses valeurs. J'aime l'hymne national. Et je ne suis pas un Lepéniste. Pas du tout.

J'ai l'impression que tout le monde s'excite quand Ségolène Royal fait passer la Marseillaise dans un meeting du parti socialiste, parti de gauche républicain. Les réactions risibles du grand démocrate Olivier Besancenot : "Ca me choque et ça me fait flipper. Il y a ça (la Marseillaise, ndlr), plus l'identité nationale, plus les drapeaux (...) ça crée un petit climat", dit il en sautillant sur place et en stygmatisant le fait que Ségolène Royal ait fait jouer "trois fois (!)" la Marseillaise. Ce qui me choque et qui me fait flipper surtout, c'est les leçons de ces personnages qui préfèrent l'Internationale à l'hymne national.
Je ne suis pas coupable d'affection particulière pour Ségolène Royal, mais je trouve que c'est tout à son honneur de "préférer la Marseillaise" à l'Internationale.

Aprés, c'est le Républicain José Bové qui vient stygmatiser ces drapeux bleu-blanc-rouge que l'on voit s'agiter dans les meetings de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Symbole nauséabond disent en choeur Voynet et Laguiller. Nauséabond ?

N'y allons pas par quatre chemins. Je suis choqué les réactions (j'espere pas majoritaire) négatives, limite violentes, provoqués par le drapeau, par l'hymne national, et par ce retour au mot "France". Mais je ne suis pas naïf. Guy Birenbaum a énormément travailler sur le Front National ("Le Front national en politique", Balland, 1993) et a donc une légitimité trés forte quand il dit, à "On Refait le Monde", que "Quand Nicolas Sarkozy emploie les termes "Identité Nationale", il utilise des mots qui ont été labelisés par Le Pen. Donc il fait du Le Pen, et il joue son jeu". Guy, malheureusement, a raison quand il dit ça : Le Pen s'est abrogé les symboles des drapeaux (un meeting du FN, c'est tricoloré...), Jeanne d'Arc, etc... Aujourd'hui on y revient, et on voit l'émoi et les dégats que cela provoque.

Sauf que je ne suis pas d'accord avec les conséquences de ce constat. Et personnellement, je n'ai pas peur d'une "nationalisation" de la Campagne, par les candidats Républicains. Je préfère que ça soit Sarkozy et Royal, plutot que Le Pen, qui parle de la Nation.

Je suis fier de la France. De ses valeurs. Comme j'avais dit chez le copain Bruno, il ne me semble pas que le Général de Gaulle, Jaures, Blum ou d'autres, quand il s'agissaient de brandir les couleurs bleu blanc rouge pour défendre la République et ses valeurs, étaient des Lepeniste terrifiant. Car voilà ce qu'est, pour moi, une des vraies et véritables "arme anti-LePen", c'est la reconquete, par les partis républicains, de la République. Et le drapeau, c'est une parti de la République.

Et allons plus loin dans les mots. Vichy, ce n'était pas la France ! Vichy, c'était quand 'Nation' et 'République' étaient séparés par un régime de haine et d'exclusion. Quand "égalité, liberté, fraternité' étaient balayés. Revenir aux valeurs de la France, et à ses symboles, c'est combattre la tentation Vichyste et Lepéniste d'un retour sur nous même.
Et ça me navre que LePen (par notre faute !) se soit accaparé ces symboles, nos symboles. Et ça me navre "patriotisme" ait des connotations de chauvinisme, de nationalisme, pour ne pas dire de xénophobie.

J'aime la France et je me sens français. Comme je me sens gardois. Comme je me sens aussi européen. Pas bien sur cette Europe qui n'appartient qu'à deux trois costardés qui ont fait une école je-ne-sais-où et qui parlent le "Technocratisme". Non, j'aime cette Europe qui s'est fait sur des valeurs fraternelles à la fin des années 50, de paix, de liberté et de fraternité.
Et je n'ai pas envie que le fait de voir un drapeau bleu blanc rouge fasse honte et fasse vomir. Je n'ai pas envie de la Marseillaise donne envie de changer de radio. Je n'ai pas envie que l'on ait honte de la France. Ca voudrait dire que LePen a définitivement gagné et gangréné les têtes.

Aprés, sans doute Sarkozy a t'il été maladroit. Immigration et Identité Nationale sont sans doute liés. Mais comme Education et Identité Nationale. Mais Immigration et Intégration aurait été plus judicieux. Intégration, ça veut aussi dire partager nos Valeurs Nationales.
Valeurs Nationales, ça veut pas dire être Nationaliste, xénophobe, rétragrade, "bidochons". Quand on regarde l'histoire Française, elle a plutôt été faite de tolérance et de soif de liberté que de chauvinisme pré-fasciste.

Donc je suis fier de la France : je l'aime. J'aime mon drapeau. J'aime mon hymne. J'aime mon histoire, dont font partie De Gaulle, Jaures, Pasteur, Hugo, Clémenceau, Napoléon, Blum, Curie, et tant d'autres. Et je n'en ai pas honte.
Mon vote politique ne pourra jamais se faire pour des gens qui n'aiment pas la France et prétendent la diriger. Je sais qu'un des principes de l'Extreme Gauche, c'est la suppression du symbole des frontières et du paramètre "Nation". Je n'en veux pas, je voterai contre. Comme je voterai contre un Le Pen qui a contaminé ces valeurs.

Pour moi, c'est tout ça la France. Et peut être que rappeler la Marseillaise, rappeler les Valeurs et l'Identité de la France, c'est rappeler, par exemple, ces guerres pour la liberté. Une photo du 8 Mai dans mon village par exemple, où pleins de générations, du gosse du primaire à mon papy, sont là devant le monument au Morts du village pour se souvenir un peu de ceux que sont nos valeurs. Rien à voir avec des valeurs de haine et d'intolérance dont nous devrions avoir honte.

J'aime la France, c'est tout. Et je veux pas qu'on la salisse.

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