Prendre le train...

Pendant que je suis en stage de management, le monde continue heureusement à tourner, et la campagne aussi. Mais entre le matin 8 heures et le soir 18 heures, aucune information sur ce qui se passe "dehors" du Park Inn d'Orange. Alors si, on voit quand même le printemps qui arrive à grand pas sur la piscine bachée au dehors. Mais il y aurait les extraterrestres qui se poseraient dans les plaines du Gatînais, je n'en serai pas au courant. Du moins, pas avant 18 heures, le temps de rentrer dans ma voiture (et encore pas ma Clio que je change demain : j'ai plus l'autoradio...). Et le soir, je préfère, en arrivant à la maison, aller courrir quelques minutes pour me dégourdir un peu et profiter de ces premiers jours (et de mes derniers à Sérignan du Comtat aussi).

Et quel est l'évènement de ces trois jours ? La Gare du Nord bien sur.

J'adore ce coin de Paris. Pleins de souvenirs. Un Hotel juste à coté, instant d'un cartoonist en Novembre 2002, quelques jours aprés un weekend d'Octobre 2002 inouboiablement merveilleux pour moi (et veille d'un jour pas drole du tout par contre...). la Gare du Nord, c'était aussi pour moi un lieu de fin de semaine et de mission d'où, quittant les centrales Nucléaires de Belleville, Dampierre, StLaurent, Chinon ou Nogent, j'allais en weekend en Picardie. Partant de là. IDem, la Picardie, restes de ce weekend d'Octobre 2002 sympa pour moi. Comme quoi 2002, ce ne fut pas que Le Pen au deuxieme tour et des Tchernobyls de printemps. Ce fut aussi des automnes heureux. L'automne, c'est parfois mieux que l'été.

Gare du Nord donc. Tout le monde a parlé de ce qui s'est passé dans cette Gare qui, pour moi, devrait être un sanctuaire. Personnel en tous. Donc touché à cette gare, ouais, ça m'emmerde. Et beaucoup de choses me genent dans cette histoire. Des choses qui me font redevenir "de droite". Dans le sens où j'ai pas envie d'être compassionnel, et dans le sens où j'ai pas envie de dire que les policiers sont de mauvais gars qui font mal leur boulot, avec des tentations fascisantes qu'il faut combattre. J'ai envie, modestement, de leur dire "bon courage".

Je suis géné. Je suis géné car je n'arrive pas à avoir envie de faire de cette histoire, fait divers, un fait politique. Je suis géné, car en colère en attendant Besancenot excuser ces délinquants qui ont saccagé la gare, en mettant en avant une "politique sécuritaire". Un mot. Quand des charges de 80 kg sont balancés depuis un étage, où quand des jeunes cons cassent, vandalisent, ca ceux sont des actes. Et j'aimerai plus de "sécuritaires" à ce moment là, plutot que du préventif. Quand j'ai trés mal à la gorge et que ma tête me brule avec 40°C de fievre, je prends pas des plantes pour éviter la méchante crève car la méchante crève je l'ai.
Donc voilà... Je redeviens réac et j'en suis triste. Mais j'arrive pas à avoir de compassion pour le resquilleur. Son pédigrée de multi récidiviste en des actes délictieux ne me le rend pas plus sympathique, et son statut de sans papier ne me motive vraiment pas pour défendre une régularisation globale et systématique. Je n'aime pas l'incivilité.

Aprés, je n'aime pas cette politisation. La gauche et le FN qui mettent tout sur Sarkozy. Sarkozy qui met tout sur la gauche. D'un coté les tenants de l'ordre, de l'autre les défenseurs des délinquants ? Evidemment que c'est pas si simple, si connement simple (enfin, j'espère...). D'ailleurs, une question : avez vous entendu Le Pen ces jours là ? Moi non... (j'étais en stage peut être...). Evidemment que Sarkozy n'a pas tout réussi. La preuve. Evidemment qu'il y a pleins de choses à faire en la matière. Prévention, repression, protection des biens et des personnes, c'est pas parfait. Mais voilà, comme à dit Guy Birenbaum sur son blog, on y repart dedans, dans "l'insécurité". Mais bon, il y a eu un acte fort, et se taire et ne pas en parler, ça serait idiot. J'espère qu'il n'était ni voulu, ni prémédité. J'espère.

Et aprés, on fait quoi ? Un autre exemple d'un acte d'incivilité qui me pose question. A Roquemaure, là où je vais habiter, il y a des "problèmes" dirons nous pudiquement. Des problèmes du même ordre, incivilité, sentiment d'insécurité, affrontement entre diverses personnes, diverses communautées aussi, diverses générations. Et bon, c'est pas fun.
Mardi, je vois 4 jeunes narguer un pauvre policier en faction sur la place commercante du village, et jouer devant des voitures garés avec un ballon de cuir (et bing bang boung le ballon sur les voitures...). Le terrain de foot municipal n'est pas loin. Et les commerçants regardent. Les gens n'ont qu'une envie, quitter le centre du village. Et là encore, jamais je n'accuserai le pauvre policier à qui on a demandé d'être là, et qui surveille timidiment, presque honteux d'être là, la scène. C'est pas la gare du Nord, mais l'image donnée est la même.
Que dire et que faire ? Que les forces de l'ordre interviennent ? On parlerait de provocation, alors que ce ne serait pas choquant de faire un acte de prévention pour les voitures garées. Et faire respecter un certain ordre logique, de manière polie et respectueuse, mais avec fermeté, ça me parait pas illogique. "Ordre juste" dit Ségolène Royal ? Pourquoi pas.

Non, ce n'est pas de la provocation de la part de "l'autorité" que de demander à quelqu'un de payer un billet de train. Ce n'est pas de la provocation de dire à quatre "jeunes" de 18 ans de ne pas jouer au foot sur une place de circulation, de vie, et dont ce n'est pas la fonction. Par contre, "l'ordre" n'exclu pas le respect. Je dis ça, je ne sais pas ce qui s'est passé à Gare du Nord (sauf que ca ne justifiera jamais à mes yeux ces déferlements arésiens).

Mais j'ai pas envie qu'on refasse un 21 Avril 2002, et que rien ne change. J'ai pas envie qu'on ferme les yeux sur les problemes. Qu'on exclue des gens des solutions, et surtout qu'on crée des haines entre les gens en ne faisant rien et en fermant les yeux. Ca serait vraiment le pire. A Paris, dans le Gard, et de partout. Etre ferme, être humain. Et ne pas oublier, comme dit l'autre, qu'on est tous dans le même bateau, que tout le monde doit faire des efforts. Tout le monde. Vraiment tout le monde.

Au début je parlais d'un stage et d'une gare. On s'égare vite quand on écrit. C'est ça qui est bien...

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